Cut Killer, Le rap est un mode de vie
Le Telegraphe – Toulon – Le 809 – La Garde
Cut Killer est un des DJs emblématiques de la scène rap française. Découvert sur la BO de La Haine, il a joué avec les plus grands groupes français, Iam, NTM, Assassin… Mais l’idée qui a fait évoluer notre culture rap est d’importer la notion de Mixtapes des Etats-Unis. On le retrouve pour un tout nouveau set au Telegraphe.
Tu es connu pour avoir popularisé la culture hip hop grâce à tes mixtapes, les technologies ont bien changé…
A la base, la mixtape servait beaucoup aux maisons de disque. Avec les nouvelles technologies, on travaille mieux qu’une maison de disque, on n’en a plus besoin. Il suffit de faire un clip et de dépasser le million de vues.
Ton émission sur Skyrock a toujours pour but de populariser la culture hip hop ?
Il n’y a plus de mouvement hip hop à proprement parler, il s’est arrêté il y a bien longtemps. On est dans un mouvement Culture rap avec des graffeurs en galerie, des danseurs aux championnats du monde, Paris Hip Hop, en France, qui organise des festivals pendant un mois… L’émission sert à propager cette musique. Même si c’est la musique prédominante, on n’en entend que sur Skyrock. Dès le début de ma carrière, je savais pertinemment que le mouvement allait prendre de l’ampleur, alors que l’univers musical mondial, pensait que ça allait être vite dépassé. L’évolution musicale est importante aussi. A la base on créait avec des samples, mais depuis une quinzaine d’années, on n’en a plus besoin on crée nos morceaux originaux.
Tes collaborations préférées ?
C’est une question de différence plus que de préférence. Jouer avec Akhenaton, ou Joey (Starr ndlr) n’est pas pareil. Faire les arrangements de ce dernier sur son avant-dernier album était une expérience très gratifiante et intéressante. Je suis simplement reconnaissant d’être encore en vie musicalement, il est compliqué de perdurer. Mais j’ai compris que c’était un mode de vie, et non un passe-temps. Grâce aux collectifs et aux rencontres on peut continuer d’exister. Les collectifs américains dont je fais partie sont importants. Le marché français est le second plus important, les américains l’ont compris, et nous avons plus de collaborations avec eux. La seule chose qu’on peut leur envier c’est qu’ils sont meilleurs en terme de business. Nous n’avons pas assez d’entrepreneurs qualifiés pour nous mettre réellement en valeur, il n’y a pas de réels acteurs du marché du rap français qui dirige de de grandes entreprises. Pas encore, mais ça va arriver.
Que présenteras-tu au Telegraphe ?
On a un morceau de Snake que l’on a produit avec Joey que je vais dévoiler le 18. Certains morceaux originaux que l’on va interpréter. On travaille notre nouveau set. Il faut toujours innover, surprendre, se renouveler. Ensuite je mixerai toute la nuit au 809, le club de La Garde.