Cinéma
Cyril Englebert – Faire vivre la musique !
Hors-série Fimé 2022 – Le samedi 5 novembre 2022 – Opéra de Toulon
Le ciné-concert à l’Opéra de Toulon est l’un des grands rendez-vous du Festival International des Musiques d’Écran, qui pour sa seizième édition vous propose « Le Cirque », l’un des films muets de Charlie Chaplin les plus maîtrisés. Cette année, c’est au chef d’orchestre Cyril Englebert qu’incombe la lourde tâche de mettre en musique ce chef-d’œuvre incontesté, dans cet écrin fabuleux que représente l’Opéra de Toulon.
Que pensez-vous de l’exercice de ciné-concert par rapport à un concert traditionnel ?
La différence majeure est l’interprétation des partitions pour relier la symphonie à l’image. Dans un concert classique, nous avons la liberté de faire fluctuer le rythme, alors que pour un ciné-concert, la transposition de la musique à l’image doit avoir une durée très précise. Il faut s’imprégner de la rythmique du film pour que l’adaptation soit réussie. En appui, sur la partition, il y a des marquages à plusieurs endroits, qui indiquent de réaliser un mouvement précis à des moments bien déterminés du film.
Que pensez-vous de la partition que vous allez jouer ?
La partition est indissociable du film, surtout dans un film muet. Celle-ci a beaucoup de couleurs et de caractère. Chaplin avait une conception totale de l’œuvre : il créait, réalisait et jouait.
Suite à l’attribution de cette superbe mission, j’ai commencé à préparer la partition pour la connaître et déterminer la manière d’en diriger les différents passages. Ensuite ont commencé les répétitions avec l’orchestre pour vraiment travailler sur le spectacle.
Je dirige beaucoup d’opéras, et dans l’opéra comme dans les ciné-concerts à l’époque, on raconte l’histoire par la musique. Dans un ciné-concert, le théâtre se joue sur l’écran et la musique enlace les propos du film. Nous chercherons à créer cette émulation avec les artistes de l’Opéra de Toulon.
Que pensez-vous du film proposé ?
Il est burlesque et drôle, à la fois par le comique de situation et la façon de filmer. Dans ce type de film, la musique a un rôle prépondérant dans l’illustration des propos, elle est son langage. Étant fan de musiques de films et ce, depuis la création du cinéma, le ciné-concert m’attire depuis longtemps et je suis très heureux que l’Opéra de Toulon me permette d’allier la magie de la musique live et celle du cinéma, d’autant plus sur un film de Chaplin. Tous ses films sont intemporels, ils ont un regard juste et acerbe.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de devenir chef d’orchestre ?
Lors d’un concert philharmonique, à mes dix ans, j’ai découvert le son produit par les musiciens et leur chef d’orchestre au moment de l’acte artistique. Ça m’a paru fantastique, c’était une révélation. Et quand j’ai dirigé ma première œuvre, la sensation que j’ai ressentie m’a confirmé cette ambition. Diriger des orchestres c’est aussi faire des rencontres humaines et musicales et se nourrir de ce que l’orchestre a déjà en lui, afin de faire surgir de cette écoute une cohésion pour monter une interprétation ensemble. J’estime être là pour aider les musiciens, faire vivre la musique, servir de point de repère et forger mon interprétation.
Elodie Bourguet
Le Cirque
de Charlie Chaplin
Film muet – Noir & Blanc USA 1928 – 72 min
Avec Charlie Chaplin, Al Ernest Garcia, Merna Kennedy
Charlot se promène dans une fête foraine et se retrouve impliqué malgré lui dans un imbroglio avec un pickpocket et la police. Échappant à ses poursuivants, il déboule sur la piste d’un cirque et sabote le numéro du prestidigitateur… Le directeur du cirque voit dans ce nouveau clown un espoir de salut. Le seul problème, c’est qu’il n’est drôle que lorsqu’il ne le fait pas exprès. De plus il ne tarde pas à tomber amoureux de la jeune et belle écuyère, qui n’est autre que la fille du directeur.
Leur amourette se développe, jusqu’à l’apparition d’un rival en la personne du nouveau funambule, le beau Rex. Les tentatives de Charlot pour se mesurer à lui, tant en amour que sur le fil, se concluent par des catastrophes.
