Damien Bouvet, La lecture prend vie.

La Saison Jeune Public

« Lilelalolu » – le 25.03 – 17h & le 27.03 – 19h30
Le Pôle – Le Revest-les-Eaux

 

Les enfants sont installés en arc de cercle, assez proches d’une petite montagne de livres et d’un fauteuil fatigué. Ils sont conviés à voir et entendre la lecture de ces livres étranges. Damien Bouvet, est là, devant les spectateurs, pour lire mais aussi faire prendre vie aux livres éparpillés autour de lui. « Lilelalolu » est une pièce, pour imaginer, voyager et ressentir la littérature dans toute sa grandeur.

 

Votre spectacle met en avant la lecture tout en ayant une ambiance scénographique particulière…
Ce qui m’importait dans ce projet c’était que le livre soit un créateur d’espace de théâtre. Pour partager des lectures à voix haute, il faut se mettre en jeu corporellement, investir le personnage et plonger les spectateurs dans l’histoire. Un livre crée des images dans notre imagination, avec ses mots. Le but de ce spectacle est de faire corps avec tout cela. On a voulu mettre le lecteur assis près de moi. Les livres prennent vie dans l’espace : il y en a un qui a les pages qui volent, où les lettres ne collent plus aux pages, cela crée un réel bazar. Je ne suis pas tout seul dans ce spectacle, il y a aussi une souris, qui est en fait une marionnette. Les enfants ne le savent pas et ils cherchent à savoir si elle est réelle ou pas. Cette souris grignote les pages et joue en quelque sorte le rôle de l’enfant. Elle fait des livres sa propre galerie souterraine et réinvente sa littérature.

Il y a aussi une note d’humour…
Dans cette pièce on retrouve beaucoup l’univers clownesque. A un moment, la souris a creusé un trou si grand dans le livre que je peux passer ma tête à l’intérieur. Le but est de faire corps avec le livre. Je peux me cacher derrière, jeter des regards au public, puis me replonger dans l’histoire.

La lecture permet de se lire soi-même ?
Bien sûr. On va se chercher dans les livres. Quand j’étais enfant je ne lisais pas beaucoup, je préférais les images. J’avais du mal avec les mots. Dans un livre, si quelqu’un parle d’un décès, ou de toute autre situation particulière, les lecteurs vont s’identifier ou chercher à comprendre ce que l’auteur essaie de dire et l’interpréter à leur manière. Toutes les lectures permettent d’aller vérifier ce que l’on est, ce que l’on aimerait être et ce que l’on ne sait pas. C’est le fondement de la littérature. Il y a des livres que l’on lit, et que l’on peut relire trois ans après sans s’ennuyer. Ils deviennent de véritables doudous pour certaines personnes !

Dans la pièce, les livres prennent vie autour de vous…
Oui. Il y a un livre qui s’appelle « L’histoire de la bête » où lors de ma lecture une bête énorme vient m’attaquer. Tous les livres, qui sont devant moi, prennent une place particulière. Ils peuvent me sauter dessus et prendre vie. Comme en peinture, où parfois l’oeuvre est un véritable bazar et on essaie d’y trouver quelque chose à identifier. Ce que je mets en avant, c’est la déconstruction, l’inverse de l’école. Dans mes spectacles je ne fais rien de pédagogique. Je veux que les enfants ressentent au lieu de comprendre. C’est le spectateur qui fait le spectacle. Avec Ivan Grinberg qui a écrit la pièce, nous avons souhaité leur laisser en permanence l’option d’inventer à mesure que le spectacle se joue. J’aime beaucoup mettre en avant l’enfance. Comme disait Bodin il est « le début, le milieu et la fin de tout » : l’enfance partagée par les plus vieux, les plus jeunes et les moyens.

Stellie Poirrier

 

Site Web de la Saison Jeune Public

Facebook de la Saison Jeune Public

Site Officiel de Damien Bouvet