Damien Droin – Une compagnie varoise aux Olympiades Culturelles

>>Entre Terre et Ciel – Le 9 juillet au Théâtre de l’Esplanade à Draguignan

La compagnie toulonnaise « Hors Surface » dirigée par Damien a été choisie pour donner un spectacle à l’Olympia, devant les journalistes du monde entier dans le cadre de l’Olympiade Culturelle, et nous en sommes très fiers. Artiste associé aux Théâtres en Dracénie, il y présentera le spectacle en avant-première en sortie de résidence .

Comment se retrouve-t-on programmé dans le cadre des JO ?
C’est la directrice artistique de l’Olympiade Culturelle, Dominique Hervieu, anciennement directrice de la Biennale de la Danse de Lyon, qui m’a contacté pour organiser un événement au Mont St Michel dans le cadre du passage de la flamme olympique. Et à la suite, elle m’a proposé de jouer dans un théâtre parisien et nous avons retenu l’Olympia. L’intention est de montrer aux 18 000 journalistes présents ce qui se passe dans l’art vivant français actuellement. Ils m’ont donné carte blanche pour préparer ce spectacle au format court, qui débutera chaque soirée avant des performances d’autres artistes, tels Ibrahim Maalouf, du Chess Boxing ou de la danse.

Dans « Entre Terre et Ciel », on retrouve l’acronet que tu as inventé, mais également d’autres agrès. Peux-tu nous en parler ?
J’ai créé l’acronet en 2007 et il est devenu une source d’inspiration constante. C’est un grand filet proche d’un trampoline, mais qui offre une expérience unique en termes de saut, de temporalité et de sensations. Dans « Entre Terre et Ciel », l’acronet est mobile et peut représenter des montagnes, le ciel, la mer ou un bateau, créant des tableaux très graphiques. Un autre agrès que j’utilise est le mât chinois. Placés dessous, ils peuvent être retenus fermement par l’acronet ou s’effronder dès qu’on le soulève. Cela symbolise la fragilité du monde : tout peut s’effondrer rapidement, et l’homme doit alors se réinventer en partant de ces ruines. La barre russe est également présente, avec des acrobaties spectaculaires sur une barre de cinq mètres entre deux porteurs. C’est un agrès peu connu, mais avec un grand potentiel de recherche. J’ai essayé de lier ces éléments à la dimension sportive, pour parler d’un monde en mutation, avec ces lignes et cette toile symbolisant cette transformation.

C’est un spectacle d’envergure où interviennent treize circassiens. Qui sont-ils et comment se passent les interactions ?
Nous avons treize artistes de cirque et cinq musiciens en live. Les artistes, principalement des acrobates et des danseurs, sont des collaborateurs réguliers. J’avais envie d’explorer le jeu entre le dessus et le dessous de l’acronet qui évoquent les échelles sociales. Si tu ne te baisses pas, celui du dessus va te sauter sur la tête. Cela crée un dialogue physique entre les artistes. Les interactions et les mouvements des mâts peuvent aussi inverser ces dynamiques de pouvoir. L’idée est de provoquer des rencontres et des échanges à travers le corps.

Parle-nous de ta collaboration avec les Théâtres en Dracénie et de cette résidence de création.
C’est ma dernière résidence en tant qu’artiste associé à ce théâtre. J’avais besoin de temps pour travailler avant l’Olympia, et j’ai choisi de le faire ici. Nous avons déjà travaillé sur la composition musicale et la scénographie, et maintenant, nous nous concentrons sur le jeu et la dramaturgie. « Entre Terre et Ciel » dure trente-cinq minutes, et avec un agrès aussi puissant que l’acronet, il est essentiel de trouver le bon équilibre de mouvements pour préserver nos effets. Travailler avec un grand groupe est un défi, mais j’ai une équipe formidable autour de moi. L’événement à l’Olympia est ouvert au public et gratuit, ce qui était important pour moi. Le 9, nous présenterons en avant-première le spectacle, et nous serons à l’Olympia du 20 au 25 juillet. Fabrice Lo Piccolo