Daniel Chaland – Laissez les couleurs vous guider.

ARTS GRAPHIQUES
Dans le cadre des journées des créateurs – 28 > 30 MAI 2021
Atelier sérigraphie
13, rue Gambetta, Ollioules

Daniel Chaland est un artiste peintre qui sert l’art par des moyens multiples, dans son atelier, ou dans les rues. Il fait appel à de nombreuses références qu’il vient peindre sur ses toiles pour que l’on se questionne sur notre société. L’art peut-il faire bouger les lignes ? En tout cas, Daniel, lui, va les faire bouger sur le sol des rues d’Ollioules, à travers un tracé qui guidera les visiteurs vers les différents ateliers de la ville.

En quoi consiste votre intervention aux Journées des Créateurs ?

J’interviens au nom d’une compagnie de rue appelée « Tarif à la carte ». Le but de l’association est de peindre au sol les voix urbaines et de créer des curiosités sur des événements particuliers. Pour Ollioules, je vais réaliser un tracé dans les rues : « Le Chemin des Créateurs ». Il prendra la forme d’une arborescence au thème floral qui guidera le public d’un atelier à un autre dans la ville. Certains artisans, comme les peintres ou artistes graphiques, auront la capacité de créer une devanture spécialement pour l’événement. De notre côté, nous créerons celles des artisans qui ont moins cette fibre. Autre nouveauté cette année, nous allons donner un passeport aux visiteurs qui pourront le faire remplir d’un atelier à l’autre. A la fin de leur périple, il leur donnera le droit de réaliser un sac en toile au nom du « Chemin des créateurs » d’Ollioules, et ce, dans un atelier de sérigraphie que je manage. Ils vont donc aussi pratiquer un métier d’art et en garder un souvenir.

Les enfants seront aussi de la partie !

Nous sommes en relation avec les écoles. Dans le tracé, nous allons réserver des zones pour faire dessiner les enfants. Ils pourront découvrir différentes techniques comme le pochoir ou le tampon, tout en rencontrant les artisans. Le but est que les enfants découvrent ces métiers d’art de manière ludique. Je trouve qu’ils ont une parole juste. Quand ils peignent, les enfants n’ont pas de retenue : ils sont capables de mélanger toutes les couleurs, de créer n’importe quelle forme, sans aucun a priori.

Comment est née cette passion pour la peinture dans la rue ?

J’ai porté plusieurs casquettes dans ma vie. Je suis enseignant en Histoire de l’Art, j’ai créé des ateliers de pratique artistique dans des cités dites sensibles de l’aire toulonnaise, je fais de la scénographie pour le théâtre… Mon but a toujours été de communiquer l’art pour échanger différents points de vue et idées… La peinture a souvent une image sérieuse ou élitiste. Mais non ! Elle peut aussi être joyeuse, d’autant plus dans la rue. Dans toutes mes créations, j’aime faire réagir les gens. Les couleurs stimulent notre circuit émotionnel. Certains trouvent ça beau, certains trouvent ça moche, d’autres disent : « vous avez que ça à foutre » (rires). C’est ce qui est amusant. Ça me change de ce que je fais dans mon atelier. Un jour, alors que je réalisais une fresque de rue à Vence, une petite fille en fauteuil roulant est venue regarder la réalisation, avec des yeux émerveillés. Son père nous a dit : « ça lui plairait de faire pareil ». On a alors installé des gouttes à gouttes sur les pneus et on a utilisé le fauteuil avec la gamine dedans pour continuer cette peinture au sol. C’est mon meilleur souvenir de participation dans la rue !

Avril 2021