David Brécourt – Transmettre pour ne pas oublier.

En ce temps-là l’amour, jeudi 14 mars au Théâtre Galli.

Une pièce de Gilles Segal, une mise en scène de Christophe Gand et une interprétation époustouflante de David Brécourt qui jongle magnifiquement avec les émotions nous faisant entrer dans une période sombre de l’histoire tout en y intégrant de la douceur. Une performance que l’acteur réussit parfaitement.

Pouvez-vous nous présenter cette pièce ?
Cette pièce aborde un peu la même thématique que « La vie est belle » de Roberto Benigni. C’est une histoire de transmission d’un père à son fils, dans un train qui part à Auschwitz. Je joue le rôle d’un homme qui vient d’être grand-père et qui enregistre sur bande magnétique l’histoire de cette rencontre qu’il a faite dans ce train, avec ce père qui a sept jours, le temps du trajet, pour inculquer les valeurs de la vie à son fils tout en sachant qu’ils vont mourir tous les deux. J’y interprète tous les personnages ; le grand-père, le père, le fils et même un clown qui à un moment fera rire cet enfant pour lui faire oublier un peu toute l’horreur présente dans ce train.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de jouer ce spectacle ?
Mon metteur en scène Christophe Gand. Il m’a proposé le texte, et j’ai tout de suite accepté, je ne pouvais pas passer à coté d’un texte comme celui-ci. Ce fut un véritable coup de cœur.

Le thème du spectacle n’est pas trop difficile à aborder ?
Non, l’histoire est tellement belle et bien écrite que c’est jubilatoire à porter, il y a un vrai propos. Non seulement, je prends plaisir à jouer ce texte mais surtout j’ai l’impression d’être utile en transmettant au public tout au long du spectacle. D’ailleurs je fais beaucoup de représentations scolaires et j’explique aux élèves que ce texte est nécessaire pour ne jamais oublier ce qui s’est passé. Je suis heureux et fier de contribuer à ce devoir de mémoire.

Pensez-vous que c’est le rôle le plus fort de votre carrière au théâtre ?
Complétement oui, je n’ai jamais eu un rôle aussi fort et j’espère que je vais le jouer encore longtemps. C’est la pièce de théâtre à laquelle je suis le plus attaché. Je la joue depuis 2019, j’ai de la tendresse pour ces personnages qui m’accompagnent chaque soir et quand je sors de scène, il me faut un moment pour sortir du rôle, je suis un peu sonné… et je n’ai qu’une envie, recommencer !

Vous avez d’ailleurs reçu le prix du meilleur spectacle off au festival
d’Avignon en 2021…
C’était la cerise sur le gâteau car je ne m’y attendais pas. C’est formidable car cela inclut toute l’équipe avec qui j’ai travaillé, c’est un travail commun, avec le metteur en scène, le scénographe, les techniciens… C’est une consécration pour nous tous et un bonheur de partager cela tous ensemble.

Imaginez-vous la dernière fois où vous jouerez ce spectacle ?
Non je n’arrive pas à me l’imaginer, pour le moment c’est un spectacle qui ne s’arrêtera pas. Je veux faire des tournées avec, le jouer dans le monde entier… d’autant plus que plus le temps passe, plus je me rapproche de l’âge de mon personnage.

On vous retrouve avec une double casquette cet été au théâtre Galli…
Oui, cette année en plus d’avoir le plaisir de venir égalemet jouer la pièce « Brexit sentimental » le 31 juillet, le producteur Boris Soulages et la responsable du théâtre Galli Claudine d’Arco m’ont fait l’immense honneur de me proposer d’être le parrain du festival ! J’en suis très heureux.

Julie Louis Delage

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