DJ Yaguara, Ollioules vogue sur des 45 tours

06.04 au 07.04 – Centre Ancien d’ Ollioules

 

Quand il n’est pas aux commandes de la compagnie Kubilai Khan Investigations, Frank Micheletti s’oxygène et revêt les atours de son alter ego : DJ Yaguara pour faire vibrer les dancefloors. Ollioulais, il a répondu présent à l’invitation de la mairie pour enflammer le Centre Ancien, avec des 45T collectors !

 

Quels morceaux joueras-tu pendant ce DJ set ?
Je vais jouer des 45 tours, des vinyles. Ce sera une sélection de morceaux des années 50, 60, 70, la période où l’industrie phonographique s’est inventée. J’aime le ton de ces chansons. Il y avait alors de l’inventivité, de la cocasserie, une liberté de parole. Peut-être l’époque également était plus insouciante, avant les crises économiques majeures qui ont impacté cette joie, ces perspectives d’émancipation, cette libération des mœurs et des imaginaires. Je vais présenter la chanson française dans tous ses états ! Mais bien sûr à ce moment elle a beaucoup d’influences venues de l’extérieur, particulièrement des Etats-Unis. L’ âge d’or des sixties, les années « yéyé » ont mis à mal le music-hall de papa. Sur le dancefloor, on se tortille au son des guitares qui remplacent l’accordéon même si on chante toujours l’amour.

Pourquoi ce choix de période et de support, assez différents de ce que tu joues habituellement ?
Tout d’abord, je suis un grand collectionneur, j’ai des milliers de vinyle. C’est une collection glanée, parfois au marché aux puces : une partie appartenait à un DJ qui a pris sa retraite. Mon intérêt et ma curiosité ne sont pas arrêtés à des époques spécifiques. Pour moi les périodes ne sont pas étanches entre elles, la création musicale est plus turbulente, elle fait des allers et retours. Si tu écoutes Antoine, les Charlots, Nino Ferrer, ils ont ouvert la voie à un Philippe Katerine actuel. Ce n’est pas de la nostalgie, mais des créations vivantes avec de la cocasserie, et un ton que je trouve nécessaire et vital, et qu’il serait parfois bon de réinjecter dans la musique actuelle. Un DJ est quelqu’un qui engage des mémoires partagées : derrière une chanson se cachent des moments de vie. Musique, chanson, 45 tours sont des zooms sur nos vies affectives, nos mémoires. Un 45T entraine beaucoup de choses au-delà du sillon d’une cire noire. A l’ère de la dématérialisation de la musique, le 45T est un objet réel, avec une création photographique incroyable, les pochettes sont magiques. Niveau répertoire je peux citer Henri Génès, Dalida, Moreno, Salvador, Dutronc, Hardy, France Gall, Carlos, Colette De Réal, Bourvil, Nino Ferrer, c’est sublime. Ces artistes n’étaient pas bloqués sur une image, ils jouaient avec différents registres. C’était aussi l’époque des grands orchestres comme celui de Bob Azzam. Les Charlots par exemple étaient de vrais musiciens à la base, c’étaient les musiciens d’Antoine. Toutes ces chansons ont offert à la langue française de malicieux, vivifiants et imprévus détours qui ont permis une libération des corps et beaucoup de joies partagées.

Jouer à Ollioules, ça a une saveur particulière ?
Je suis habitant d’Ollioules, et je suis heureux d’y jouer. Ce sera un événement participatif, chacun peut amener des vinyles, plusieurs, pour que je puisse faire un choix. Je pense que ce sera une crise de joie, avec des pépites et des surprises, peut-être même des invitations à chanter et à danser. Pour moi, c’est l’antithèse de l’écoute au casque, ici on écoute la musique et on la partage ensemble, on sort de notre bulle. Je cherche la convivialité, et retrouver le plaisir et la chaleur des platines, d’un son plus chaleureux. J’ai joué ce set au Japon, ils adorent les artistes de variété française, ça a bien marché.

 

Facebook de Yaguara (Frank Micheletti)

Site Officiel de la Compagnie Kubilai Khan