Dominique Baviera – Une mission de service public.
La Seyne dispose aujourd’hui de quatre galeries. Nous avons rencontré Dominique Baviera, adjoint à la Culture, très attaché à faire vivre les Arts Plastiques sur le territoire.
Quelle est la politique de la municipalité concernant les Arts Plastiques ?
Elle s’inclut dans un projet culturel global de redynamisation et valorisation de l’action culturelle en général, que ce soit la musique, le spectacle vivant, la littérature… Madame Le Maire, Nathalie Bicais, a la volonté de mettre en avant la Culture comme un élément essentiel de la vie seynoise, et, en tant qu’adjoint à la culture, j’ai la chance qu’elle soit en faveur de ce registre-là. Aujourd’hui, nous avons quatre salles d’expositions. Nous avons ouvert et réhabilité un certain nombre de lieux : la Galerie de l’Office de Tourisme a été rénovée, la Maison Pouillon aux Sablettes et la Galerie Hoche n’existaient pas, et nous avons réorienté la Galerie du Pressing, destinée aujourd’hui à l’Ecole des Beaux-Arts pour exposer les travaux des élèves et organiser divers ateliers. Aux Beaux-Arts, nous avons créé la spécialité céramique et ouvert des cours le samedi matin pour les auditeurs libres. Nous avons également développé les résidences d’artistes plasticiens mais aussi en spectacle vivant et littérature avec le PÔLE à la bibliothèque de théâtre Armand Gatti et aux Chapiteaux de la Mer, et en musique au Centre Culturel Tisot. Nous avons aussi réhabilité un appartement pour les résidences d’artistes, et créé une classe préparatoire, d’une durée d’une année, qui permet aux élèves qui ont le Bac ou plus et qui veulent s’orienter vers des écoles diplômantes en matière d’art de préparer leur dossier et de se mettre en condition pour le concours. Nous accueillons des artistes en résidence aux Beaux-Arts, que nous rémunérons pour leur permettre de réaliser des créations originales : Flora Kuentz travaille la canne de Provence, Luc Boniface va créer des sculptures végétales, Moor Faye crée avec des matériaux de récupération. A travers cela, nous sensibilisons les élèves à différentes formes d’art et en sortie de résidence, les artistes proposent un rendu, en général à la Galerie du Pressing. Nous avons aussi une politique mise en place pour faire venir des publics qui ne fréquentent pas beaucoup les centres d’art : des centres aérés, des publics empêchés, des scolaires… Nous formons également nos employés à faire de la médiation.
Pour le public, nos prix sont très accessibles, voire gratuits. Quant aux exposants, nous ne demandons pas de participation financière et les résidences sont dédommagées. Nous sélectionnons nos artistes en privilégiant la qualité et l’originalité, avec un comité de sélection, dont je fais partie ainsi que Madame Le Maire. Nous ne sommes pas des galeries privées, nous avons un rôle de service public, nous souhaitons faire découvrir toute forme d’art et d’expression, en n’oubliant pas des peintres comme ceux de l’Ecole de Toulon : il est intéressant d’exposer Daniel-Antoine, un artiste contemporain, mais également son père Louis Arride, qui était membre du groupe 50.
Pouvez-vous nous présenter vos lieux d’exposition ?
La Galerie Hoche programme des artistes régionaux et nationaux, la Galerie de l’Office des talents émergents locaux, et la Galerie Pouillon est plutôt destinée aux volumes. En ce moment nous montrons dans celle-ci le travail d’Aurélie Malambic, qui crée des sculptures végétales en peignant sur des écorces d’eucalyptus. Nous avons eu précédemment une exposition sur Henri Comby, et montrerons bientôt les œuvres d’Alain François.
Nous allons également redonner un nouvel élan culturel au fort Napoléon, qui dépassera d’ailleurs les Arts Plastiques. Nous proposons des événements en extérieur comme Photo Climat ou le Mini Fest en Street Art qui est une exposition permanente et évolutive. Dans cette lignée, nous avons la volonté de positionner des œuvres d’art dans l’espace urbain, en nous servant du 1% artistique, afin de créer un parcours culturel au sein de la ville. Cet été, nous allons reconfigurer le jardin de sculptures du Musée Balaguier, en exposant des œuvres de Montalto, Comby, Andréini, Paoli, Tusoli, Disle et bien d’autres…
Nous souhaitons faire découvrir des formes d’art très différentes les unes des autres, seules la qualité et l’originalité du travail comptent, avec une mise en lumière des artistes de l’aire toulonnaise et notamment seynois. Cela peut être individuel, comme l’exposition que nous avons eue de Michel Carlin, en petits groupes, ou à thème comme celle à venir sur le Rock à la Galerie Hoche, avec des artistes comme Jean-Christophe Molineris, Daniel Chaland, Tony Frank, Vincent Muraour et Lucie Barra.
Fabrice Lo Piccolo