Dorothée Sebbagh – Rire, c’est la preuve qu’on est en vie !
Hors-série Cinéma en Liberté – Du 18 au 20 août à La Tour Royale à Toulon
Dorothée est scénariste et réalisatrice de films, principalement de comédies. Cette année, elle sera membre du jury pour le festival . Elle nous fait partager sa passion du cinéma, et la vision de son rôle.
Quelles sont vos inspirations ?
Cela dépend des projets, souvent je parle de sujets qui me touchent. Quand j’ai travaillé sur mes précédents films qui étaient des comédies, je partais de sujets qui me faisaient rire et j’essayais de partager mes récits, avec lesquels j’avais envie d’amuser. Cela peut être aussi grâce aux personnes avec qui je collabore : j’ai travaillé avec Emmanuel Mouret, Valérie Donzelli ou Thierry de Peretti par exemple. En ce moment, je travaille avec Pascal Tessaud sur un film qui traite de la jeunesse, de l’adolescence, dans le milieu du skate en banlieue parisienne.
Vous utilisez des souvenirs personnels que vous transformez ?
Pas forcément. Cela peut être aussi des récits que l’on m’a fait ou ce que j’observe dans ma vie quotidienne. Quand j’ai réalisé mon dernier court-métrage, qui se passe dans le quartier dans lequel j’habite, j’ai observé des jeunes gens qui travaillaient et ils m’ont intriguée. J’ai alors essayé d’en savoir plus, de comprendre qui ils étaient et ce qu’ils faisaient là. à partir de là, j’ai « tiré le fil », cela m’a permis d’écrire une histoire. J’ai remarqué qu’un des types d’histoire qui m’intéresse est quand quelqu’un se trouve dans une situation dans laquelle il ne devrait pas être. Ces moments-là génèrent le rire, il y a de la gêne, c’est décalé. J’ai travaillé sur deux projets de long métrage et sur une série. Le travail de construction de l’histoire est important et les idées de départ viennent de mon environnement. En vérité, je crois qu’on ne sait même pas exactement comment ça marche, le hasard intervient souvent ! Je suis sensible, alors j’écris des histoires.
Que souhaitez-vous transmettre au public ?
J’ai fait une école de cinéma. Quand j’étais étudiante, je savais que j’aimais le cinéma et que je voulais en faire, mais je ne savais pas vraiment pourquoi, ni comment j’allais y arriver. Puis un jour, j’ai réalisé une comédie et j’ai entendu des gens rire dans la salle ! Pour quelque chose que j’avais fait et qui me faisait rire moi ! Ça a été tellement fort… On ne peut pas voler le rire aux gens. Rire, c’est la preuve qu’on est en vie. C’est aussi ce qui nous permet de surmonter les épreuves. Honnêtement, la comédie m’a sauvée. C’est réparateur, c’est libérateur, c’est vital, c’est un vrai moteur. Mais j’aime d’autres genres également. J’ai par exemple créé un projet sur une histoire d’amour entre une femme et un cabanon en pierre en Corse. Là, j’avais envie de raconter une histoire marginale, qui soit aussi une allégorie du désir féminin et qui dépasse la réalité. Ce qui m’intéresse avant tout, c’est raconter la puissance des femmes.
Comment appréhendez-vous votre rôle de jury pour ce festival ?
Je suis ravie de faire partie du jury du festival Cinéma en liberté et surtout ravie de pouvoir voir tous ces courts métrages. De plus, ce sont des projections en plein air, ce sera donc très agréable et très convivial. Quant au palmarès, je vous avoue que c’est secondaire. Le principal, c’est surtout ce moment de partage et de voir des films. Après, évidemment, les débats et les discussions qui vont mener au choix que nous allons faire sont aussi très intéressants.
Isaac Boucher