DOMINIQUE BAVIERA & VINCENT LECHAT – Une fin d’année prometteuse

>>Dossier spécial :  Centre Culturel Tisot à la Seyne 

Dominique Baviera, adjoint à la Culture, et Vincent Lechat, directeur des Affaires Culturelles et nouveau programmateur, nous partagent leur vision pour cette nouvelle mini-saison du Centre Culturel Tisot, marquée par une programmation éclectique et des initiatives audacieuses.

Dominique, comment vois-tu les nouveautés à Tisot ?
Dominique : La grande nouveauté cette année, c’est qu’il n’y aura plus de pause entre juin et janvier. Nous avons six dates dans la continuité, avec une programmation toujours aussi éclectique. Vincent poursuit dans la lignée de Jean-Louis Andreani, avec sa propre sensibilité. Nous avons du théâtre, de l’art clownesque, de l’art chorégraphique… Je dirais que le centre culturel Tisot aujourd’hui est une scène régionale reconnue, car en termes de fréquentation, nous dépassons les frontières de la métropole. Vincent renforce également les partenariats avec d’autres structures et institutions. Notre programmation est très accessible avec des tarifs allant de 15 à 25 euros maximum. Nous continuerons de proposer des concerts jazz, car la Seyne a une véritable histoire avec cette musique, avec des artistes comme Pierre Sim, Louis Vola, Bob Garcia, ou Virginie Teychené. Le jazz sera mis en avant sous différentes formes, tout en restant ouvert aux nouvelles influences musicales. Je pense qu’il est important de laisser les spécialistes à la programmation, et nous avons la chance d’avoir eu Jean-Louis, puis maintenant Vincent, qui connaît parfaitement son métier. L’objectif est aussi d’attirer un public plus jeune, comme avec Kid Francescoli, et de leur offrir des émotions uniques grâce à nos concerts.

Vincent, quelle est ta vision pour ta nouvelle programmation et ton opinion sur cette salle ?
Vincent : Objectivement, même avant de travailler à La Seyne, je trouvais que la salle du Centre Culturel Tisot est l’un des plus beaux outils de l’agglomération. Sa jauge est parfaite : ni trop grande, ni trop petite, ce qui permet d’accueillir des têtes d’affiche tout en laissant place aux découvertes. Avec six cent places debout et deux-cent-cinquante assises, elle offre un équilibre idéal. Mon premier concert en tant que programmateur, avec Kid Francescoli, a révélé une acoustique exceptionnelle et une ambiance chaleureuse. La salle a un grand potentiel pour devenir une scène phare de l’agglomération. Sur le plan artistique, je vais m’appuyer sur mon expertise dans les musiques actuelles tout en respectant l’histoire de cette salle. Cette mini-saison est concentrée sur les concerts, mais nous proposerons également un spectacle de magie. L’année prochaine, nous étendrons la programmation avec du théâtre et de la danse contemporaine, par exemple, et en visant un public plus large, notamment les jeunes.

Peux-tu nous parler des temps forts de la programmation de cette mini-saison ?
Vincent : La saison a démarré fort avec Kid Francescoli, accompagné du groupe local Beep It. Kid Francescoli est un artiste qui tourne à l’international et remplit toutes ses dates. Ensuite, le 4 octobre, nous accueillons Belmondo Dead Jazz, avec les Frères Belmondo, des jazzmen très réputés, de notre région mais dont la carrière a franchi les frontières. Ils réinterpréteront le répertoire des Grateful Dead, groupe mythique de rock psyché, avec une formation impressionnante : Thomas Bramerie à la basse, Eric Legnini au rhodes, Laurent Fickelson aux claviers et Dré Pallmaerts à la batterie, des musiciens de haut vol. Le 18 octobre, Guillaume Poncelet, pianiste et trompettiste, offrira un concert intimiste autour de son album « Durango ». Il a collaboré avec de nombreuses stars, Oxmo Puccino, Michel Jonasz et même Stevie Wonder, et a composé pour Gaël Faye et Ben Mazué. En novembre, place à Tahiti 80, groupe emblématique de la scène pop française, notamment avec son album « Puzzle », qui fait partie de la même génération que Phoenix et Air. Ils reviennent avec un nouvel album. La première partie sera assurée par Th Da Freak, qui représente bien la nouvelle génération rock garage. Nous aurons aussi Donovan, un jeune magicien de vingt-trois ans qui réinvente le spectacle de magie, et une soirée techno en décembre en collaboration avec l’association toulonnaise Messio, qui organise de belles soirées techno. Il y a un renouveau de la scène techno en ce moment. Nous aurons six artistes avec une parfaite parité homme femme : Lolalita, une belge en tête d’affiche, Claude Murder de Casual Gabbers, un collectif mythique, et un collectif local, 83frappecore. Là encore, on proposera un tarif très accessible de 10 euros.

Quelles sont les initiatives autour du studio et des résidences d’artistes ?
Vincent : Le studio, inauguré en 2018, est un atout majeur pour nous. Il est désormais totalement opérationnel, et nous accueillons des artistes locaux en résidence, comme Kouroukou à la fin octobre. Ce studio est relié à la salle de concert, ce qui permet de capter le travail des artistes en son et en vidéo. Nous envisageons également de proposer aux professionnels de venir y faire des répétitions avant leurs tournées, avec la possibilité d’organiser des concerts de restitution. Le studio sera aussi accessible en location pour les musiciens de la région, dans une démarche de professionnalisation et de production. Nous sommes aussi en train de nous rapprocher d’associations locales, dans diverses esthétiques musicales. Par exemple avec Messio de nouveau, mais cette fois pour des Open Mics pour la scène rap locale, afin de les accompagner techniquement.

Fabrice Lo Piccolo

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