TAHITI 80 – L’art de la simplicité

>>Dossier spécial :  Centre Culturel Tisot à la Seyne le 8 Novembre

Pour la sortie de leur dixième album, « Hello Hello », Tahiti 80 nous parle de leurs inspirations, leur quête de renouveau et l’importance des interactions humaines, tout en maintenant un lien fort avec leur public fidèle depuis trente ans.

Quelles ont été vos principales inspirations musicales pour ce projet, et comment se distingue-t-il des albums précédents ?
« Hello Hello » est déjà notre dixième album, ce qui est un vrai accomplissement. En commençant, nous n’aurions jamais imaginé atteindre ce stade, c’est une grande satisfaction. Avec cet album, nous voulions renouveler notre identité tout en renforçant la cohésion du groupe. Nous avons enregistré dans un studio près de Niort pour capturer cette énergie. L’objectif était de créer un album humain, mettant l’accent sur les interactions entre musiciens, et de revenir à un son plus naturel, en évitant les arrangements trop chargés.

Le titre « Hello Hello » a-t-il une signification particulière pour vous ?
Le titre « Hello Hello » est engageant pour plusieurs raisons. C’est le nom d’une chanson de l’album qui reflète bien son côté organique. Ensuite, il véhicule un message positif et universel, un peu comme les salutations que l’on pourrait envoyer à des extraterrestres. Le nom du groupe est d’ailleurs universel et prononcé différemment selon les langues. « Hello Hello » a cette même dimension universelle, facile à dire partout, et, surtout, cela sonnait bien pour un double titre.

Après plus de trente ans de carrière, comment parvenez vous à renouveler votre son tout en restant fidèle à l’essence de Tahiti 80 ?
L’ADN de Tahiti 80 réside dans la composition de nos morceaux. On a toujours voulu écrire des chansons avec des mélodies fortes et des thèmes accrocheurs. Une fois qu’une chanson est écrite, on peut l’adapter de mille façons : en groupe, avec des boîtes à rythmes, en acoustique ou avec des synthétiseurs. Ce qu’on cherche, c’est à écrire la chanson parfaite, mais ce n’est pas tant d’y arriver qui est important, c’est d’essayer à chaque fois de trouver ce frisson, cette émotion. Je pense que c’est le fil conducteur de notre carrière. On reste toujours aussi curieux et en apprentissage constant. Personnellement, je n’avais aucune formation musicale, j’ai tout appris sur le tas. Avec cet album, on a cherché plus de simplicité, en jouant des accords répétitifs sans être redondants. Cette approche, avec notre curiosité et notre envie de nous renouveler, explique en partie notre longévité et la fidélité de notre public.

Vous êtes très populaires, qu’est-ce qui explique ce lien avec ce public ?
C’est arrivé très vite. Notre premier album, « Puzzle », est sorti en 99 en France et en 2000 au Japon. Pendant notre tournée en France, nous avons appris que nos trois mille disques envoyés au Japon s’étaient écoulés. Une maison de disques japonaise nous a contactés et nous avons signé avec un label là-bas. Pour notre première promotion au Japon, nous avons découvert un grand engouement pour notre musique. « Puzzle » est même devenu disque d’or. Les Japonais ont été séduits par notre mélange d’influences : un groupe français chantant en anglais, avec des sonorités américaines, anglaises et brésiliennes, agrémentées d’électronique et d’un style d’écriture inspiré des années 60. Le Japon est l’un des rares pays où nos morceaux passent encore à la radio, ce qui nous a donné une grande liberté artistique. Grâce à ce succès, nous avons pu continuer à créer des albums très personnels tout en restant fidèles à nous-mêmes.

Emma Godest

En savoir +