Éloise Mercier & Vincent Bérenger – Dix ans de création et d’engagement

>>10 ans des Courts-Métrages en Liberté, le 4 novembre au Liberté à Toulon

Depuis une décennie, le projet Courts-Métrages en Liberté, initié par le Liberté, permet aux jeunes de s’exprimer à travers le cinéma. Éloïse Mercier et Vincent Bérenger, responsables du projet, nous parlent de cette aventure collective et des thématiques sociétales abordées au fil des années.

D’où vient l’idée des Courts-Métrages en Liberté et quelle était l’intention initiale ?
Vincent : L’idée a été lancée il y a dix ans par Charles Berling. On n’imaginait pas que cette initiative durerait aussi longtemps, et avec autant d’enthousiasme. L’intention de départ était de permettre aux jeunes de réaliser eux-mêmes des films, de A à Z. À part le montage, tout était entre leurs mains, avec l’accompagnement d’encadrants bien sûr. Le projet mêlait sensibilisation, écriture et réalisation, pour des jeunes allant du primaire au lycée, mais aussi sous main de justice ou de centres sociaux.
Éloïse : À l’origine, le projet visait surtout à sensibiliser au harcèlement. C’était la thématique centrale à l’époque, et elle a évolué au fil des années tout en restant présente.

Comment s’est déroulé le travail avec les participants ?
Éloïse : On les guidait pour créer un film de A à Z, en commençant par l’écriture du scénario. On organisait d’abord des ateliers de sensibilisation autour du thème choisi pour l’année, puis les élèves déterminaient de quoi ils souhaitaient parler dans leurs films. Ensuite, chaque groupe se répartissait en fonction des intérêts : scénario, jeu d’acteurs, régie ou technique. C’était vraiment une aventure collective.
Vincent : Eloïse les aidait à structurer l’écriture, mais c’était vraiment eux qui rédigeaient le scénario. Ils se chargeaient également de jouer, de tenir la caméra, et même de planifier le tournage. Chaque étape était une occasion pour eux de s’investir et de s’approprier le projet.

Comment les jeunes ont-ils réagi face aux thématiques abordées ?
Éloïse : Chaque groupe vivait une aventure unique, et chaque année était différente. Chaque saison, on proposait une thématique large, souvent en lien avec les discriminations ou des enjeux sociétaux. Les jeunes se sont approprié des sujets comme le harcèlement, l’égalité homme-femme, la lutte contre le racisme, l’homophobie, ou encore le rapport à l’image et aux réseaux sociaux. Nous croisons souvent des anciens participants. Cette aventure collective, que ce soit en classe ou en groupe, contribue à la construction de soi. Certains ont découvert des vocations, comme le théâtre ou la voix off, et ont gagné une nouvelle confiance en eux.
Vincent : C’est une expérience folle. Pendant huit mois, d’octobre à mai, nous les accompagnions dans une dizaine d’ateliers, suivis d’une semaine de tournage. Ils exploraient plusieurs formes : clips, publicités, comédies musicales, documentaires fictionnels…

Quels sont les projets pour la célébration des dix ans, le 4 novembre ?
Éloïse : C’est la dernière année de ce projet, nous allons donc proposer une projection de films réalisés au fil des ans, un florilège des courts-métrages, ainsi qu’un making-of. Ce sera un condensé d’une décennie de projets, et je peux vous dire que ce ne sera pas facile à résumer, car chaque année, on produit une quinzaine de minutes de making-of !
Vincent : Le 4 novembre s’inscrit aussi dans la semaine de lutte contre le harcèlement, qui est une grande cause nationale. On espère que cette journée permettra de revenir sur tous ces films et ces moments, qui ont marqué tant de jeunes. On recevra des témoignages d’anciens élèves lors de la célébration. Ils partageront ce que cette expérience leur a apporté. Pour nous, cela a été une aventure humaine et professionnelle incroyable, qui nous a transformés à chaque fois.

Fabrice Lo Piccolo

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