El Grupo Compay Segundo – Le meilleur de la musique cubaine contemporaine.

El Grupo Compay Segundo aux Aoûtiennes de Bandol, le 5 août et au théâtre Galli le 10 novembre

Après la disparition de Compay Segundo, son fils Salvador Repilado a repris les rênes du groupe afin de faire perdurer son œuvre, en la teintant d’un renouveau nuancé. Salavador a répondu à nos questions.

Vous tournez dans le monde entier, mais appréciez-vous le public français ?
El Grupo Compay Segundo a passé de nombreuses années à visiter ce pays. Nous avons toujours reçu un très bon accueil du public français qui est généralement heureux de profiter de notre musique. Nous y avons tissé des liens d’amitié très forts et avons su, en quelque sorte, gagner le cœur des Français avec notre art !

Lors de vos prochains concert à Bandol et Sanary, jouerez-vous également les morceaux légendaires de Compay Segundo ?
Bien sûr, nous voulons apporter de la nouveauté, mais sans perdre notre essence, nos racines, notre tradition, nous souhaitons sincèrement entretenir l’héritage. C’est un engagement envers Compay et envers nous-mêmes. Quand on parle de musique cubaine, « Chan Chan » est déjà un classique, il fait partie de notre répertoire obligatoire, un concert ne peut se clôre sans que le public entende ses premiers accords qui l’identifient, ça c’est Compay.

Serez-vous nombreux sur scène ?
Le groupe compte neuf musiciens historiques : moi, Salvador Repilado Labrada, fils de Compay, bassiste, Hugo Garzon, chanteur, Haskell Armenteros et Rafael Inciarte à la clarinette, Rafael Inciarte Cordero à la clarinette basse, Nilso Arias Fernandez et Yoel Maros, à la guitare, et aux percussions Rafael Fournier. Sans oublier le jeune Noslen Chavez, tout juste vingt-et-un ans, qui a rejoint récemment l’orchestre et joue de l’armonico, un instrument à sept cordes créé par mon père, un hybride entre une guitare traditionnelle et la « tres cubano », une petite guitare à trois doubles cordes. La sonorité de cet instrument donne un caractère unique, que l’on ne trouve pas dans les autres groupes de musique traditionnelle cubaine.

Votre dernier album « Vívelo », a une touche plus actuelle, allez vous continuer dans cette direction ?
L’album « Vívelo » est assez différent des trois précédents. Cette fois, j’ai impliqué le très talentueux chanteur et musicien Maikel Dinza et commencé à écrire mes propres chansons, à la façon de Compay. Nous voulions une évolution, en sachant parfaitement que le groupe se doit de garder son âme. Maikel vient de la même ville que Compay, del oriente Santiago de Cuba et il a beaucoup écouté sa musique. Nous avions déjà réalisé quelques projets ensemble et, lorsque nous avons fini d’enregistrer, nous avons su que ce disque préservait la bonne alchimie. L’album « Vívelo » sonne comme du Compay Segundo joué de manière contemporaine. Si mon père avait vécu jusqu’à cent-quinze ans, c’est le genre d’album qu’il aurait pu produire lui-même !

Pourquoi avoir repris et traduit le morceau de Bernard Lavilliers, « Mains d’Or » ?
Il ya deux ans environ, nous allions dans une ville donner un concert et j’ai entendu « Mains d’Or » dans la voiture de notre agent, j’ai trouvé ça très bon et j’ai voulu savoir qui chantait. Il a répondu que c’était Bernard Lavilliers, très connu en France. Je lui ai demandé de traduire le texte de la chanson pour moi et, quand nous avons commencé à choisir les morceaux pour l’album il me l’a proposée, et j’ai accepté volontiers. J’espère que vous apprécierez notre version !
Y aura-t-il une nouvelle jeune génération de musiciens pour jouer la musique de Compay Segundo ?
J’y pense constamment car notre musique suscite toujours beaucoup d’intérêt et c’est nous qui préparons la nouvelle génération de musiciens cubains ! Je pourrais citer à nouveau Noslen Chavez, qui joue avec beaucoup de talent de l’armonico, cet instrument inventé par Compay. Les nouvelles générations sont déjà dans le groupe !

Weena Truscelli

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