Elena Bosco Sur Le Fil
Les fils, les tuyaux, les lignes et les tubes… Elena Bosco est présente sur scène avec Agathe Listrat pour une composition «sur le fil» : le fil de la vie, le fil de la pensée, le fil de la narration… C’est en alliant la musique, les images et les mots qu’elles nous racontent l’histoire d’une marionnette : Un jeune garçon de 9 ans qui rêve de vie.
Sur le fil est un nouveau spectacle, faut-il une longue préparation ?
En l’occurrence celui-ci a pris quasiment trois ans. C’est dû aux contraintes de production. On voulait que le système de production nécessaire à ce projet-là puisse se mettre en place. Nous avons eu une résidence de deux semaines au Vélo Théâtre à Apt en 2018, fait une pause d’un an, et repris en mai 2019. Cette pause nous a permis de vraiment consolider la production et d’avoir des dates de tournée de création assurées, il y a une vingtaine de représentations sur la saison 2019/2020. C’était important pour que le spectacle puisse exister, et permettre à l’attaché de diffusion de faire son travail et de pouvoir le vendre. On a fait le choix d’être patient, même si on avait envie de terminer la création rapidement, ça nous a permis de structurer la compagnie un peu plus.
Pourquoi cette idée de « fil » ?
Initialement il n’y avait vraiment rien d’intellectuel ou de réfléchi. C’est plutôt une fascination que j’ai pour les fils, les câbles, les tuyaux, toutes ces lignes et ces courbes dessinées. Pour moi dans la narration il y a vraiment cette idée de fil : enchainer une chose derrière une autre. Tout se construit sans arrêt, c’est de cette manière que l’on raconte des histoires. Comme dans la vie, on ne s’arrête jamais, on va vers quelque chose, le fil ne se casse pas, sauf quand c’est fini. J’aime cette idée de parcours, d’enchaînement. Dès qu’on met des mots sur des images, qu’on les raconte, on leur donne un sens, que ce soit dans un conte ou dans notre vie. Je fais le parallèle entre conte traditionnel et conte quotidien. Chaque vie vaut la peine d’être racontée, et tout tient aux mots que l’on emploie.
Comment préparer un tel spectacle, laissez-vous place à l’improvisation ?
Au départ j’ai commencé à le travailler seule sur scène, et rapidement je me suis aperçue que j’avais envie d’un habillage musical. Je voulais qu’à un moment les mots disparaisse, pour se laisser aller à la manipulation de fil, laisser place au visuel. Un musicien a donc été sollicité, et ensemble nous avons inventé un instrument spécifiquement pour cette création. Lorsqu’il a vu ce que je faisais sur scène, aucun instrument existant ne ne lui semblait pouvoir accompagner la représentation. On a donc créé un prototype sur un concept de harpe. Le reste de l’instrument est plutôt fait de percussions qui sont activées par des fils, avec des micros dans des pelottes ou des bobines pour amplifier le bruit et un système de looper. Puis nous sommes passés à deux sur scène, d’où la nécessité d’un metteur en scène pour peaufiner, orchestrer. L’écriture se fait aussi avec les objets, et non uniquement les mots. C’est une écriture qui se fait essentiellement sur scène, ce qui implique effectivement de l’improvisation.
C’est un spectacle pour les jeunes et moins jeunes ?
Le spectacle est à partir de sept ans, c’est un spectacle familial. Je pense que tous le spectacles jeune public fonctionnent avec des personnes plus âgées. D’autant plus avec un public intergénérationnel, car les enfants parfois voient des choses que les adultes ne voient pas et inversement. On prend très au sérieux les jeunes spectateurs, ils sont très attentifs aux signes et codes mis en place. On ne se dit jamais qu’il faut faire attention car on joue devant des enfants. On cherche la bonne façon de faire, pour qu’ils puissent nous suivre. Nous montrons que s’ils sont bien pris par la main ils peuvent voyager avec nous.