Elisabeth Serre – Ceramica, fusion d’éléments et pratique méditative.

>>« Ceramica » d’Elisabeth Serre, en exposition permanente

Dans sa galerie hyéroise, l’artiste et enseignante Elisabeth Serre présente sa série « Ceramica », une exploration vibrante des couleurs et textures de la céramique, transposée sur toile. Elle nous dévoile les liens entre sa pratique de la peinture et celle du Qi Gong Danse, ainsi que son processus créatif inspiré des éléments naturels.

Tu as fait des études de danse, aujourd’hui tu enseignes le Qi Gong Danse. Comment cette pratique est-elle liée à ta pratique de la peinture ?
En effet, j’enseigne le Qi Gong Danse et les cours ont lieu tous les vendredis à 12h30 au Studio Louise à Hyères. Je donne également une masterclass par mois, les samedis après-midi. Les prochaines auront lieu les 19 octobre et 23 novembre. Effectivement, ces deux pratiques se rejoignent par leur caractère méditatif et énergisant. Le Qi Gong Danse marie les danses sacrées aux sagesses asiatiques du Qi Gong. Ces pratiques se nourrissent et s’inspirent mutuellement. Elles relient les êtres entre eux, abattent les barrières et permettent l’ouverture de l’âme. Elles deviennent des outils de connaissance de soi et de partage avec l’autre. La musique, la danse, la peinture me mettent en paix avec le monde et ouvrent des espaces intérieurs qui sont des fenêtres sur la créativité. Je peins comme je danse.

La série Ceramica que tu présentes à la galerie reproduit sur toile des céramiques. Qu’est-ce qui t’intéresse dans cette technique ?
Je suis fascinée par le travail de la matière et les couleurs translucides obtenues grâce à la cuisson à mille degrés. Mon défi a été de retranscrire ces couleurs vibrantes sans cuisson. Pour cela, j’ai élaboré une technique personnelle en collaboration avec des céramistes. Elle convoque les éléments. J’utilise le feu, car je chauffe pour obtenir ces éclats de couleur. Également l’eau car j’utilise de l’acrylique mélangée à de l’encre. Je souffle pour répartir la matière, et la céramique est évidemment composée de terre. C’est un peu un processus d’alchimie entre toutes les couches de matière. Les temps de séchage peuvent être très longs, c’est en ce sens que le processus est méditatif.

Cette exposition a voyagé. Quel a été l’accueil ?
L’accueil a été très positif, avec une première présentation au Carrousel du Louvre en avril. Les retours des professionnels, journalistes, galeries et du public ont été enthousiastes. Nous préparons d’autres salons et négocions avec des galeries pour faire voyager cette exposition.

Quels autres artistes sont-ils représentés à la galerie ?
Nous avons un noyau dur avec toute la collection de Sophie L., les sculptures de Virginie Tarrazi et celles de Christian Bigeast, ainsi qu’un corner permanent de Maison Deia autour de la couleur, agencé par ma sœur Verane Serre, créatrice de couleurs. Je soutiens également de tout mon cœur, depuis de nombreuses années, le collectif d’artistes inclusif des Ateliers de Lily Blanche, spécialisé dans l’art brut et basé également dans le Parcours des Arts. Celui-ci se développe bien, avec de nombreux projets d’exposition, et des œuvres vendues à des collectionneurs.

Quelle est l’exposition d’été à la galerie ?
Cet été, nous accueillons l’artiste Iza avec son exposition « Intérieurs ». Elle présente des scènes intimistes d’intérieur, travaillées avec beaucoup de détails, utilisant le feutre, l’encre et l’aquarelle, évoquant un univers vintage des années 70. Je vous présente ses œuvres sur papier, ses broderies et ses grands formats. J’ai découvert son travail au Centre d’ Art Contemporain de l’Hôtel Gallifet à Aix en Provence et je suis très heureuse de pouvoir le présenter deux ans après. Cette exposition qui durera tout l’été mérite d’être visitée.
Fabrice Lo Piccolo

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