Emmanuel Meirieu, mon travail : produire des émotions.

Sa dernière création, «Des hommes en devenir», présentée à Châteauvallon Scène Nationale les 17 et 18 novembre, est un choc théâtral. A la manière de The Moth, ces groupes de parole américains où chaque soir une personne raconte sa vie, Emmanuel Meirieu, présente une galerie de personnages qui nous dévoilent leur douleur, leur manque. Une mise en scène au plus près de la personne humaine, au plus près de l’émotion, qui vous transformera.

 

Quel est le thème de votre spectacle Des Hommes en Devenir ?

C’est l’adaptation d’un Roman de Bruce Machart, qui est appelé à devenir un très grand écrivain américain. Ca a été un très grand succès de librairie. Ce livre raconte la destinée de six hommes à Houston dans la même journée, à l’instar de films comme Magnolia ou Collision.

Pourquoi avoir choisi cette forme particulière de théâtre ? Des adaptations de roman principalement, sous forme de témoignages repris par des acteurs.

Je choisis toujours la forme la plus claire, la plus simple et la plus efficace pour raconter l’histoire. Dans le cas de cette pièce, cela me semble être forme la plus droite, la plus puissante. Des personnages seuls, dans un écrin de lumière, de vidéo, de musique, avec une sensibilité très cinématographique.
Je cherche avant tout à ce qu’il y ait de l’émotion. Mon travail c’est de produire des émotions, je cherche à ce que le spectateur soit ému et bouleversé. Je veux faire passer une soirée forte, dense et riche à mes spectateurs.
Il y a toujours un thème, un message particulier dans une bonne histoire, mais le plus important est que le spectateur sorte réconforté, consolé, plein d’espoir. Ici le thème abordé est le manque, l’absence, un sujet grave. Mais ce qui est important c’est que le spectateur soit plein d’une émotion qui, au bout du compte, contienne plus de lumière que d’ombre, qu’il sorte plus fort, plus fort pour l’envie, plus fort pour les siens.

Qu’est-ce qui vous a décidé à vous lancer dans ce métier ?

L’humain, le vivant, le live, j’aime ça. Dans le cinéma ou la littérature il n’y a pas la même sensation, le théâtre est le seul endroit où l’on peut partager une émotion avec cinq ou six cent personnes.
Vous avez été acteur, réalisateur, metteur en scène, que préférez-vous ?
Pour moi, je n’ai qu’un seul métier, la mise en scène. J’ai eu une fonction d’acteur grâce à Alexandre Astier dans Kaamelott. Ca m’a intéressé parce que le rôle était très beau. J’avais la direction artistique de la série, et ça m’a enrichi de jouer ce rôle, ça m’a aidé à comprendre les acteurs.

Quelles sont vos références dans le métier ?

Tous les grands metteurs en scène, les pionniers. Je m’intéresse beaucoup à l’histoire de mon métier, et donc tous les grands maîtres du cinéma et du théâtre des années 60, 70, 80, ont eu une forte empreinte sur moi. D’Antoine Vitez, à Patrice Chéreau en passant par Tadeusz Kantor ou Klaus Michael Grüber, tous les maîtres.

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