Eric Blanco – La poésie, créatrice de lien.

Les Eauditives, du 4 au 27 mai dans le Var

Le festival Les Eauditives sillonne notre département au fil de l’eau depuis quinze ans, mettant en lumière la création littéraire contemporaine, l’art et les problématiques environnementales. Son co-créateur, avec Claudie Lenzi, nous détaille cette nouvelle édition.

Le Festival fête ses quinze ans, quel est le bilan de ces années ?
Déjà, nous sommes toujours là et c’est une durée de vie plus qu’honorable pour une manifestation littéraire centrée sur les écritures contemporaines. Nous avons pu nous développer dans l’arrière-pays varois mais aussi à Toulon, créer un lien entre Métropole et ruralité. Nous avons des partenaires qui nous suivent chaque année et leur fidélité montre que le festival fait sens pour eux. Le point négatif est la conjoncture administrative. Il est compliqué de faire des événements en extérieur aujourd’hui pour des raisons de sécurité.

Quelles sont les nouveautés cette année ?
Nous organisons le premier salon des éditeurs de création. Depuis le début, nous faisons appel à des auteurs de poésie contemporaine qui n’existent que parce qu’il y a des éditeurs qui osent prendre le risque de les publier. Tous dont nous, Plaine Page, font un important travail de défrichage. Il existe de nombreux éditeurs indépendants et nous avons souhaité leur donner de la visibilité, avec un équilibre entre auteurs de la région et hors-région. Nous les accueillons à la médiathèque ce qui permet au public de visiter les stands, de voir l’expo « 1ères pages des livres bien aimés » puis d’aller à l’auditorium écouter les auteurs qui lisent leur poésie, faite pour la voix haute. Nous avons proposé à chaque éditeur d’inviter un auteur de leur choix.

Peux-tu nous détailler les temps forts ?
Les 12 et 13, nous organiserons ce salon mais recevrons aussi les étudiants de l’ESADTPM qui, sous la direction de Patrick Sirot, vont proposer des lectures et des installations autour des poésies, les Furoshiki, (professeurs Sylvia Bonal et Patrick Lacroix) dans le Jardin Alexandre Ier, et les lycéens de Dumont D’Urville qui ont travaillé des textes à voix haute. Le jeudi, nous aurons également un beau moment au Télégraphe, autour de l’eau et du vivant. On se rend compte que les arrêtés sécheresse s’étalent maintenant sur quatre saisons. Les auteurs que l’on diffuse ont conscience de cette urgence climatique, je pense à Yves Perret, Maïté Soler, ou Aurélie Olivier. Le 27, nous proposons une journée autour des auteurs sourds à l’Auditorium Chalucet. Nous présenterons le travail de trois artistes sourdes accueillies à l’automne et au printemps chez Plaine Page, et aussi le livre de Victor Abbou, qui sera également présent au Carré des Mots le matin pour une rencontre avec les lecteurs.

Vous réalisez toujours un travail important avec les scolaires.
Cette année, notre travail s’étend sur tous les âges, des primaires au collège, qui vont découvrir les textes des auteurs, écrire et faire des interviews, jusqu’au lycée. Nous avons fait un travail avec les élèves du lycée Dumont d’Urville et le Musée de la Marine sur la traduction faite par Pierre Guéry de l’œuvre d’un auteur grec du XXè, Nikos Kavvadias qui était également marin. Ils viendront à la médiathèque présenter leurs textes. Enfin, il y a tout le travail réalisé avec l’enseignement supérieur et l’ESADTPM. Il n’y a pas d’âge pour lire, en particulier de la poésie, qui est pour tout public. La lecture est en concurrence aujourd’hui avec l’offre culturelle proposée sur internet et les écrans. La forme courte du poème est une façon de rester en contact avec le livre et permet ainsi de créer des passerelles entre la littérature et les autres arts en offrant une énorme liberté de création.

 

Fabrice Lo Piccolo

 

Les Eauditives