Eric Marro & Boualem Amedjout, Nouveautés et valeurs sûres

Eté 2019 – La Seyne sur Mer

 

Eric Marro est l’adjoint à la culture de la Seyne sur Mer, Boualem l’initiateur et programmateur des fameux concerts des Vendredis de Bourradet. Ils nous détaillent la programmation de l’été.

 

Les vendredis de Bourradet sont devenus une véritable institution…
Eric : Ce sera la sixième édition. Notre volonté est de créer de l’animation dans le centre-ville, afin de soutenir le dynamisme commercial. Nous voulons faire venir le public dans le centre-ville assez tôt pour pouvoir ensuite aller diner en ville. On peut également pique-niquer sur place, sur les tables mises en place. Nous avons entre cinq et sept cent personnes, selon les soirs. C’est très convivial et intergénérationnel. Egalement de plus en plus de public de l’extérieur de la ville. C’est devenu un événement à ne pas manquer. Notre idée est que ce soit un festival à l’image de la ville : métissée, chaleureuse, une ville d’échange. Nous avons donc principalement choisi des musiques du monde. Les premières années, nous avions peu de budgets, des groupes amateurs… Aujourd’hui, ce sont uniquement des groupes professionnels. Nous avons inscrit cette action comme un événement phare, et avons mis les moyens pour trouver des groupes dans un rayon large. Ce que l’on a demandé et que Boualem fait très bien, c’est que ce soient des groupes très festifs, que l’on puisse danser devant et pique-niquer derrière. Le choix du lieu était très important. Nous sommes dans l’hyper-centre, dans un quartier popérisé, sur lequel nous amenons un nouveau regard. Et cela fonctionne : en six ans, nous n’avons jamais eu d’incident. Nous avons un minimum de douze concerts par an, avec des groupes qui mélangent les genres et origines musicales. Ce ne sont pas des groupes folkloriques pour autant. Je me souviens d’un concert magnifique, avec un israélien, un azeri et une française.

Boualem, comment fais-tu ta programmation ?
Boualem : L’idée est que l’on pourrait se donner la main, tous les hommes et les femmes qui habitent autour de la Méditerranée, dans ce sentiment de paix que peut amener la musique. Les principaux groupes qui passent touchent à cette Méditerranée, la Mare Nostrum. Je commence avec la Compagnie Rassegna, qui partage cette idée depuis vingt ans. Nous aurons aussi Mascarimiri, qui joue du salento, cette percussion typique des Pouilles, le 13 septembre. C’est une musique méditerranéenne dans la tradition de la tarentelle. Nous avons également des artistes locaux. Je suis attaché particulièrement à notre Nans Vincent, un artiste seynois que le service culturel reçoit souvent. J’espère pouvoir lui proposer une résidence. C’est la troisième fois que je le programme sur l’Espace Bourradet. Nous aurons aussi -BAT- et Jamain, des artistes locaux de qualité. L’idée de Bourradet c’est aussi de proposer des découvertes musicales, mais surtout des concerts de qualité. J’ai créé cette manifestation en 2013, alors que je faisais la programmation théâtrale et musicale sur Tisot. Les artistes locaux ont été à la hauteur pour lancer l’événement. Les chaises et tables permettent le vivre ensemble. Les gens mettent les nappes, et partagent la quiche et le rosé. Il y a un grand travail de médiation auprès de la population. Les gens me demandent quand cela va reprendre. Plus que la programmation, c’est l’événement qui a pris le pas. Les programmations ne sont pas toujours festives, il y a aussi de l’écoute, tout cela s’équilibre. Les musiciens sont contents de venir. C’est une ambiance fantastique et porteuse.

Quelles sont les autres manifestations phares de l’été ?
Eric : En juillet, nous fêterons les vingt ans du festival Bayamo, le festival cubain sur le site du Fort Balaguier. Nous aurons deux soirées avec du gros son, et des groupes un peu plus softs. Les 6 et 7 juillet, le Festival International des Chorales en Provence, qui fait une halte chez nous depuis douze ans. Ce sont des chorales de tout type, de très haut niveau, du monde entier, avec du Gospel, de la musique sacrée… Le festival est couplé depuis trois ans avec une masterclass de chorale pendant quatre jours. Du 24 au 28 juillet, au Fort Balaguier, nous aurons comme tous les ans l’Opérette Marseillaise, qui affiche toujours complet. Cette année, nous donnerons «Le pays du sourire». Le festival qui monte en puissance est «Sand et Chopin en Seyne», du 20 au 25 août. C’est la cinquième édition, et ils viennent de créer une hivernale. C’est une association seynoise, qui a développé un concept autour de la personnalité de Georges Sand, des musiciens qu’elle a soutenus, et de tous les arts qu’elle aimait. Chaque année, la thématique est différente. Chrystelle Di Marco en est la directrice artistique. C’est une chanteuse lyrique, soprano, à la carrière internationale. Cela nous a permis d’avoir de grands noms d’un très haut niveau musical, à des tarifs publics abordables. Ensuite une belle nouveauté : le Festival Impromed du 15 au 19 août : pendant trois jours, des cours d’improvisation théâtrale, avec des profs de différents pays avec des matchs d’impro le soir. Nous renforçons également nos liens avec d’autres acteurs du territoire, notamment Le Liberté Chateauvallon Scènes Nationales. Le 10 juillet au Clos Saint-Louis, en plein air, nous donnerons «Le promontoire du songe», d’après Victor Hugo, interprété par Ivan Dmitrieff et mis en scène par Philippe Berling (cf Cité des Arts n°16). Cet automne, nous accueillerons à Tisot une pièce jouée à Châteauvallon.

 

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