Estelle Perrault – Une nostalgie douce et groovy.
Le 9 mai au Live à Toulon.
À l’occasion de la sortie de son troisième album, la chanteuse franco-taïwanaise Estelle Perrault sera sur la scène du Live à Toulon le 9 mai 2025. Entre jazz, R’n’B et groove seventies, elle propose une musique chaleureuse et accessible, portée par une voix sensible et des influences multiculturelles.
Votre double culture franco-taïwanaise influence-t-elle votre jazz ?
Oui, beaucoup. À Taïwan, il y a une forte présence américaine, ce qui fait que, même enfant, j’avais accès à toute la culture musicale américaine, presque comme si j’étais aux États-Unis. J’ai grandi en écoutant beaucoup de musique mainstream américaine. Le jazz, en revanche, je l’ai découvert plus tard, vers dix-huit ans, en écoutant des disques de Joe Pass, Ella Fitzgerald ou encore Wes Montgomery. Ça a été une véritable addiction, une révélation ! Je joue un jazz ancré dans des influences très variées : il est nourri par la tradition mais reste très accessible, très chanté. J’aime que ma musique puisse parler aux gens, sans barrières.
Parlez-nous de votre troisième album qui sort en mai : « Promises ».
Ce troisième album est le fruit d’un travail collectif. J’ai collaboré avec le pianiste américain Rob Clearfield, qui a aussi assuré la direction artistique, ainsi qu’avec Matt Chalk, saxophoniste alto. Nous avons voulu créer une identité sonore qui nous ressemble : une ambiance 70s, tout en restant moderne, avec des couleurs jazz, R’n’B et un peu de groove. Les thèmes sont très intimes, tirés de mes expériences de vie, mais aussi un hommage au vécu du peuple taïwanais.Côté invités, j’ai eu la chance de collaborer avec Harvey Garrick, incroyable trompettiste de Kansas City, et Rosalba Suarez, une jeune chanteuse new-yorkaise pleine de talent.
Comment se passe la création d’une chanson pour vous ?
Pour cet album, je suis arrivée en studio avec des esquisses piano-voix. À partir de là, nous avons tout construit ensemble : Rock a arrangé et orchestré les morceaux avec le groupe. C’était très « live » comme processus, très organique.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de devenir chanteuse de jazz ?
C’est arrivé presque par hasard. J’avais dix-huit ou dix-neuf ans, je connaissais déjà beaucoup de standards. Au départ, je jouais de la trompette et du trombone. Puis des amis musiciens m’ont proposé de chanter avec eux en concert. Au début, j’ai eu du mal à accepter l’idée d’être chanteuse, mais petit à petit, j’ai compris que la voix est un véritable instrument, qui demande du travail et de la technique. J’ai beaucoup travaillé, avec d’excellentes professeures, pour développer cet instrument.
Quelles sont vos influences principales ?
Je suis une grande fan de pianistes de jazz ! J’ai écouté les chanteuses assez tard. Bud Powell, Bobby Timmons sont des références pour moi. Et côté voix, Carmen McRae, Lorez Alexandria, Sarah Vaughan, Betty Carter… Chaque artiste m’a appris quelque chose, notamment en matière de placement rythmique.
Comment se déroulera votre concert du 9 mai à Toulon ?
Ce sera notre tout premier concert de sortie d’album ! Deux singles seront déjà disponibles. Ce sera un moment très spécial pour moi. Je serai accompagnée de l’équipe du disque : Rob Clearfield au clavier, Samuel F’Hima à la contrebasse, Théo Moutout à la batterie, et Keita Janota au saxophone alto. J’espère transmettre au public une atmosphère de réconfort, de douce nostalgie, mais aussi une énergie positive. Ce sera à la fois chaleureux et groovy !
Fabrice Lo Piccolo