Fabrice Hyber – L’art au cœur de la nature.
>> « Surexposition », jusqu’au 13 juillet à la Maison Départementale de la Nature du Plan
Dans « Surexposition », Fabrice Hyber, artiste engagé et figure majeure de l’art contemporain français, invite les visiteurs à découvrir des œuvres qui tissent des liens entre art et nature. À travers des créations telles que « Le Ruban » et « L’Étude », il explore la régénération écologique et la mémoire locale, offrant une réflexion sur notre relation avec l’environnement.
Comment avez-vous conçu les trois œuvres originales de « Surexposition » pour qu’elles dialoguent avec le site de la Maison départementale de la Nature du Plan ?
Dès ma première visite, j’ai immédiatement vu des parallèles entre ce site et la vallée de mon enfance en Vendée, où j’ai travaillé pendant plus de trente ans à restaurer la nature. Cette notion de régénération m’a inspiré. Pour l’œuvre principale, « Le Ruban », j’ai voulu créer quelque chose de grande ampleur, un dessin de soixante-quinze mètres de long. Il raconte l’histoire de la vallée, de ma propre enfance jusqu’à aujourd’hui, à travers un chemin sinueux qui symbolise ma propre relation avec ce paysage. En créant ce grand dessin, je voulais réaliser une pièce qui fasse écho à l’histoire locale tout en étant ouverte sur l’avenir. J’ai choisi de suspendre le ruban au centre de l’espace pour offrir une véritable immersion, où les visiteurs peuvent interagir directement avec l’œuvre et le lieu. Les supports en bambous rigides sont là pour rappeler les roseaux du parc, créant ainsi un lien entre l’art et la nature environnante. L’architecture du site, avec ses grandes baies vitrées, joue un rôle important dans l’exposition.
Comment avez-vous intégré cet espace ?
Ce qui m’a particulièrement intéressé dans ce lieu, c’est son architecture ouverte et sans murs. En tant qu’artiste, il est essentiel pour moi de ne pas cacher l’environnement mais de l’intégrer pleinement. L’idée, était de faire en sorte que l’œuvre devienne partie intégrante du paysage. Je voulais permettre au visiteur de faire le tour de l’œuvre, de l’observer sous différents angles, et de voir comment elle interagit avec la lumière naturelle qui pénètre à travers les vitres, créant un effet de transparence, un peu comme le fait un abat-jour. Cela offre une dimension supplémentaire à l’œuvre, qui évolue en fonction de l’heure, renforçant l’idée que l’art, tout comme la nature, doit être vivant, en mouvement et en constante évolution.
Pouvez-vous nous parler des autres œuvres exposées ?
On trouve un tableau carré de deux mètres sur deux mètres : « L’Étude « , une œuvre plus intime, mais essentielle. Elle contient les premières idées, les spirales et les motifs qui structurent « Le Ruban ». Il y a aussi une série de films qui documentent mon travail dans la vallée : les relations avec la nature, les écoles, et les artisans locaux. Ces films prolongent l’expérience en montrant les liens entre création artistique et engagement écologique. « La Girouette », a malheureusement dû être retirée pour le moment.
Votre travail explore souvent la relation entre art et nature. Quels messages souhaitez-vous transmettre à travers votre œuvre ?
J’espère sensibiliser les visiteurs à notre responsabilité envers la nature. L’art peut ouvrir les yeux sur la manière dont nous interagissons avec notre environnement. « Surexposition » raconte une histoire de renaissance, de transmission, et de partage des biens communs : l’air, l’eau, la culture. C’est un appel à agir, mais aussi une célébration de la vie.
Si vous deviez définir « Surexposition » en une phrase, quelle serait-elle ?
C’est une promenade dans la nature et dans la culture, qui invite à la réflexion et au rêve.
Julie Louis Delage