Flavia Coelho – Le partage d’une musique incisive et précieuse.

>>Flavia Coelho au Festival de Néoules le 20 juillet

Flavia Coelho est une chanteuse brésilienne née à Rio de Janeiro, et installée en France depuis 2006. Elle est la créatrice d’un style musical qu’elle appelle le « Bossa Mufin », plein d’influences assemblées autour de sa voix chaleureuse. Ses performances scéniques et sa gouaille nous embarquent dans un monde de légèreté et de profondeur.

Quelle musique et quel show vont découvrir les spectateurs du festival de Néoules ?
Ils vont découvrir une musique que j’appelle le « Bossa Muffin », qui est un mélange de musique traditionnelle brésilienne, dans laquelle on trouve des sonorités d’aujourd’hui, de la musique latino, du continent africain, du reggae, du ragga, du hip hop…

Vous explorez et mélangez de nombreux styles musicaux différents, est-ce que certains ont votre préférence, vous ressemblent davantage ?
Je choisis les chansons que je vais sortir. Si des musiques ou un disque arrivent jusqu’au public, c’est que je les ai approuvées et surtout, que ce sont les morceaux que je préfère.

Vous êtes une carioca, est-ce que vous ne trouvez pas que les Français manquent de swing ?
Vous êtes un peu dure ! C’est vrai que ce n’est pas la même manière de réagir dans un concert au Brésil qu’en France, mais il y a un vrai charme ici, une autre manière d’écouter que je trouve très belle et, c’est aussi pour ça que j’ai choisi de vivre dans ce pays. Lorsque les Français découvrent un artiste, ils prennent leur temps pour le comprendre, pour savoir vraiment ce qu’il fait, et pourquoi. Parfois, ils vont même plus loin, au-delà de sa musique. Tout ne s’enflamme pas seulement dans un rythme ou un instant vibrant capté lors d’un concert, l’attrait perdure, et je trouve que c’est infiniment précieux et intéressant. Et puis, la France est quand même un pays de Jazz et de hip hop !

Plusieurs combats s’affichent dans vos chansons et vos textes : féminisme, métissage, résilience, et même des propos politiques sur ce qui s’est passé au Brésil, quels sont les thèmes principaux de l’album qui va sortir ?
Le prochain album s’appelle « Ginga » et sortira le 31 mai prochain : il est aux antipodes du dernier sorti. Le disque précédent était politique, c’était la première fois que j’écrivais sur l’actualité du moment, en l’occurence l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite au Brésil. « Ginga » a vraiment une toute autre histoire, son inspiration est tirée de ma vision de la période où nos comportements ont basculé entre les années 90 et 2000. J’évoque cette époque où nos façons d’agir se sont transformées avec l’arrivée de la technologie. J’étais adolescente dans ces années-là et, par exemple, écouter une chanson se faisait d’une manière complètement différente. Nous prenions notre temps pour apprécier un disque, disséquer les sons de chaque instrument, et ces objets étaient des trésors. Nous chantions les solos, les rythmes de batteries, nous savions souvent où le trésor avait été enregistré, etc. C’est ce que j’essaie d’exprimer, ou même de recréer dans « Ginga », qui se compose de dix morceaux plus longs que ce qui se fait aujourd’hui, avec l’envie de remettre ça au goût du jour ! On y découvre également mes amours, mes influences de musiques brésiliennes ou des continents africain et sud-américain, du Mexique… Mais attention, ce n’est pas un disque de Boomer, je ne suis pas là dire pour que c’était mieux avant, mais au contraire, pour dire que l’on peut toujours s’améliorer !
Weena Truscelli

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