Flèche Love – Un trio acoustique enchanteur et sincère.
>>Le 6 avril
Accompagnée d’un guitariste-clarinettiste et d’un violoncelliste, l’artiste Flèche Love chante, danse et nous emmène vers une transe délicate, un voyage polyglotte aux vibrations subtiles et ensorcelantes…
Il est souvent question de ta colère, de ton combat pour le sort des femmes, de ta perception de la magie du monde, te sens-tu entendue, comprise ?
Ce que je découvre avec le temps, c’est que je dois d’abord m’entendre et me comprendre moi-même pour qu’ensuite une vibration se crée avec les autres. Le chemin de guérison qui est de se valoriser, de s’écouter soi, prend de plus en plus de place dans ma vie, et je perçois que quand on est vraiment centré, que l’on partage, il y a des vibrations communes avec les gens. Donc oui, je peux dire que je me sens entendue.
Il faut que le message envoyé soit clair pour être bien perçu ?
Oui, mais surtout, il faut qu’il soit sincère.
“Les archipels intérieurs“, le spectacle que tu présenteras au Telegraphe de Toulon, est un trio acoustique, pourquoi ce choix ?
J’ai un autre spectacle dans lequel je me produis également en ce moment, “Guérison“, qui est plus électronique, avec davantage de danse. Mais je trouve qu’il y a quelque chose de l’ordre de l’intime dans une aventure acoustique. Il est possible de révéler de la vulnérabilité, de la douceur, c’est une forme d’expression plus délicate, plus directe aussi. J’avais donc envie de proposer cet autre format. Dans « Archipels intérieurs » je suis accompagnée de Jaafar Aggiouri à la guitare, clarinette, clarinette basse et au chant, et d’Olivier Koundono au violoncelle. Ce sont des virtuoses, mais nous nous demandions comment tenir tout un répertoire avec ces instruments-là ! Ce n’est pas si évident, mais nous avons réussi et pour moi, ces deux spectacles sont très complémentaires.
Peux-tu nous en dire davantage sur ta façon de danser, de ce que cela représente pour toi ?
Je ne danse pas autant pendant “Les Archipels Intérieurs“ que lors du spectacle “Guérison“. Mais l’art de la danse est très lié à ma pratique musicale et la danse que j’exécute pendant le spectacle acoustique est plutôt une sorte d’improvisation. C’est une forme de lâcher prise, qui tient du cosmique, du rituel, un peu comme la danse des derviches tourneurs, une façon de revenir au corps, à la corporalité, mais j’espère que les spectateurs danseront aussi !
Il est souvent question de spiritualité dans tes chansons, comment définis-tu ce mot ?
Pour moi, la spiritualité est fondamentale, elle m’accompagne depuis que je suis toute petite. Nous sommes souvent issus de cultures passablement déconnectées de ça. Et, comme ma définition de la spiritualité est multiple, je dirais que c’est tout d’abord un émerveillement au monde, une forme de gratitude – car il y a quand même une chance sur des milliards d’exister, ce qui est exceptionnel – c’est également un lien à la nature, dont nous sommes partie intégrante. La spiritualité nous relie aussi à l’instant présent, à nos ancêtres, à ce qu’on ne voit pas et à ce qu’on voit en oubliant de le regarder. Je pense aussi à des disciplines comme le karma yoga, qui demande de vivre des tâches quotidiennes en pleine conscience.La spiritualité, pour moi, serait d’être avant tout conscient que l’on est un miracle et que la vie est un miracle.
Weena Truscelli