FLORIANA FRASSETTO – Cinquante ans de magie visuelle

>> « Mummenschanz » au Théâtre de l’Esplanade à Draguignan les 8 et 9 décembre

Floriana est l’une des fondatrices de Mummenschanz, qui séduit le public du monde entier depuis plus de cinq décennies avec un théâtre unique en son genre : mélange de masques, de silences, d’étonnants personnages, de situations rocambolesques et souvent hilarantes. Avec son programme anniversaire, la troupe plusieurs fois primée, emmènera son public dans un voyage plein d’imagination et de poésie et présentera les sketches les plus populaires de son grand répertoire.

Mummenschanz n’est ni de la comédie, ni de la danse, ni du théâtre, ni du mime. Alors, c’est quoi exactement ?

C’est du théâtre visuel avec une petite touche de mime, de danse, de cœur, beaucoup de jeu, d’interactivité, pour les enfants de cinq à cent cinq ans. C’est drôle, poétique, très interactif. Aujourd’hui, l’interactivité dans la société a évolué, devenant très technologique. Pour nous, ce spectacle est basé sur les émotions, le jeu, tout le monde le comprend dans le monde entier. On s’amuse beaucoup avec les drôleries de la vie
quotidienne.

Cette tournée célèbre les cinquante ans de la compagnie. Quels numéros, anciens et nouveaux, trouvera-t-on sur scène ?

Il y a un grand mélange de vingt-trois sketches qui se succèdent rapidement, entre trois et cinq minutes chacun. À un moment, je descends et joue avec un cube de métal sur la tête au milieu du public, je lui demande de me créer des visages avec de la bande adhésive. Nous pourrons aussi retrouver le tout premier numéro inventé par André Berny dans les années 70. C’est une compétition entre des visages en pate à modeler, un beau et un moins beau, qui veut devenir aussi beau. Pour cela, il se crée des cornes, des oreilles, de grandes bouches, se transforme en éléphant, en chien, en soleil… C’est rapide et surprenant, le public est ému. Il y a aussi des numéros populaires comme celui avec des tubes d’aération, qui représentent un long cou qui perd la tête… Cette tête est un ballon qui finit dans le public, et celui-ci joue avec. Il y a aussi un numéro sentimental entre deux masques d’escrime recouverts de fil de fer et de papier hygiénique, une femme rose et un homme bleu, dans une rencontre amoureuse avec beaucoup d’émotion. Dans un autre tableau, nous utilisons une viole et un violon en tant que masques. La femme est épouvantablement bavarde et l’homme lui joue une mélodie pour la faire taire.

Comment naissent les idées pour vos tableaux et quel est le travail derrière ?

Un numéro peut naitre d’une idée, d’un rêve, du matériel que nous avons à disposition… Une fois que nous trouvons le matériel que l’on va utiliser, je construis les masques, je recouvre les corps… Des heures, des jours, des semaines d’improvisation suivent, jusqu’à ce que nous sa
chions que c’est le moment de présenter le numéro. Ensuite, le travail continue, et grâce au public, nous pouvons voir si cela fonctionne ou non. Le grand plaisir réside dans le fait que le public joue avec nous, les enfants comprennent différemment des grands-parents, mais tout le monde se réjouit ensemble.

En quoi vos spectacles restent-ils contemporains, et quel message voulez-vous faire passer ?

Nos numéros sont très abstraits, et cette stylisation les rend modernes. Le message est l’importance d’être interactif, de rêver, de jouer, d’oublier pendant 1h30 les malheurs que l’on est en train de vivre. Le public est très enthousiaste, très content. Les gens rient, jouent avec nous. Qu’est-ce que l’on veut de plus ?

Un numéro coup de cœur ?

Cela dépend du jour de la semaine, je les aime tous ! Cela dépend aussi des réactions du public. Je suis toujours honorée de pouvoir explorer toutes les facettes de ces personnages avec eux.
Fabrice Lo Piccolo

En savoir +

Bande d’annonce