Franck Dribault – L’essentiel de ce que peut offrir le cinéma.
Vous êtes un artiste aux multiples facettes : théâtre, comédie musicale, cinéma… Comment résumeriez-vous votre parcours ?
J’ai commencé le théâtre à quatorze ans, avec très vite une envie forte de devenir acteur. J’ai été formé au cours Florent, puis à Paris et New York, avec un attrait particulier pour le chant et la comédie musicale américaine. Le travail s’est naturellement présenté dans le spectacle vivant, et j’ai plongé dedans avec enthousiasme, en France comme à l’étranger. Pendant près de trente ans, j’étais basé à Paris. Juste avant le COVID, j’ai ressenti le besoin d’un grand changement. Soit je changeais de métier, soit de vie. J’ai choisi la seconde option et j’ai déménagé à Toulon.
Évidemment, je me suis retrouvé sans réseau local dans le spectacle. J’ai alors décidé de revenir à mes premières amours : le cinéma. C’est ainsi que j’ai retrouvé le plaisir de jouer, notamment à travers des courts-métrages et des projets collaboratifs. À Toulon, j’ai rejoint un groupe très stimulant : Pinte & Ciné. C’est un collectif informel — un groupe WhatsApp à l’origine — de passionnés de cinéma qui se retrouvent deux fois par mois à La Bière de la Rade pour échanger, écrire, rêver. On partage des scénarios, on écrit ce qu’on aimerait jouer ou réaliser, on se motive mutuellement.
Vous êtes aujourd’hui membre du jury La Réplique à Cinéma en Liberté. Quel est votre rôle au sein de ce collectif ?
J’ai intégré La Réplique il y a un an et demi. Ça a été un vrai tournant. Ce collectif m’a apporté un nouveau dynamisme. Avec Aurélie Aloy, nous avons monté une antenne à Toulon, complémentaire de celle de Marseille. On organise des ateliers d’entraînement au casting, que nous animons à tour de rôle. Deux fois par an, nous faisons venir des photographes professionnels et des directeurs de casting pour permettre aux comédiens de progresser, de s’exposer, et de créer des opportunités. Nous sommes hébergés dans les locaux du Conservatoire de Toulon.
Quel regard portez-vous sur le format court ?
C’est un médium essentiel, notamment pour les jeunes réalisateurs et comédiens. Je me considère comme un débutant malgré mes trente ans d’expérience, et je peux vous dire que le court-métrage est une porte d’entrée incontournable. Lors de mon expérience en tant que jury pour un festival à La Ciotat, j’ai été bluffé par la qualité du jeu et la maîtrise technique des films. Dans un court-métrage, le réalisateur met tout ce qu’il sait faire. Et pour un comédien, c’est un exercice de précision qui pousse à aller à l’essentiel. C’est un concentré d’intensité, une forme exigeante et, selon moi, un reflet pur du cinéma.
Que représente pour vous le festival Cinéma en Liberté ?
Je découvre cette équipe pour la première fois grâce à la proposition de Xavier-Adrien Laurent, président de La Réplique. L’équipe est formidable, très engagée, avec une vraie vision du cinéma indépendant. En tant que membre du jury, je pense que notre choix de palmarès ne doit pas se limiter à récompenser la qualité technique ou narrative. Le cinéma est un miroir de la société. Le jury peut — et doit — apporter un éclairage, proposer des lectures sociologiques et politiques, faire réfléchir autant que divertir.
Fabrice Lo Piccolo