Frànçois Marry – Des chansons pour le présent et la mémoire…
Frànçois and The Atlas Mountains, le 3 avril au Théâtre Denis à Hyères lors du festival Faveurs de Printemps
Frànçois & The Atlas Mountains revient sur scène en trio, pour voguer avec son public sur les mélodies douces de son dernier album « Âge Fleuve“. Il sera présent lors du festival pop et folk Faveurs de Printemps proposé par Tandem SMAC.
Comment définiriez-vous la musique que vous jouez en 2025 et quelle formation vous accompagnera sur scène à Hyères ?
Ce sont des chansons, des chansons pour le présent et la mémoire. Sur scène je serai avec Colin Russeil à la batterie (qui a tourné avec Etienne Daho et Gaëtan Roussel) et Laure Sanchez à la basse (elle a joué avec Voyou), nous sommes en trio. Ce sera donc intime, furtif – j’aime bien nous définir comme ça – et très vivant. Mon nouvel album “Âge fleuve“ compile les périodes de la musique que j’ai faite, écoutée et respirée depuis vingt ans. Je pense qu’il me représente bien, il y a une émotion palpable mais digeste, facilement assimilable. “Âge fleuve“ pour l’état simple d’un liquide qui traverse une terre qu’on habite. J’ai hâte de faire les concerts, de créer des moments de vies uniques avec ces morceaux-là, qui sont maintenant figés dans l’objet disque. Le live permet d’être vraiment dans un moment précis, c’est beau, vibrant.
Faut-il vivre des choses intenses ou intensément pour trouver de nouvelles idées de chansons ?
Vivre des choses intenses, non, pas du tout, quant à vivre intensément, oui, mais on peut vivre intensément de choses très modestes. Il est possible d’avoir un regard surpris et neuf sur les choses qui nous entourent et sont très familières. C’est cela qui m’intéresse, plutôt que d’avoir un storytelling sur des évènements improbables. Je suis une sorte de récepteur, et on peut recevoir des choses très simples avec beaucoup d’intensité. Par exemple, je saoule les gens de mon entourage avec ma perception aigüe des reflets de la lumière sur les bâtiments ou dans la nature, cela me transporte assez intensément et je dis toujours des choses comme : “regarde cette lumière incroyable-là, le reflet de cette fenêtre sur ce mur, etc.“
Après l’eau, qui rythme votre nouvel album, allez-vous explorer un autre élément ?
Ah ah ! L’air ou la lumière ? J’habite à côté d’une forêt dans les Landes, donc cela emmène forcément vers un lien au végétal, à ce qui sort de terre…
La terre alors, peut-être ?
Je suis un peu moins penché vers le sous-sol, les strates biologiques m’interpellent moins ! Mais en revanche ce qui surgit sur la surface de la croûte terrestre, j’aime bien. Voir le rythme des choses qui poussent, et comment la végétation réagit par rapport à l’endroit dans lequel on se trouve, y compris dans les villes.
On parle souvent du fait que vous ayez vécu à Bristol, était-ce pour la musique qu’on y faisait ?
Je trouve qu’il y a une aura dans cette ville qui va au-delà la musique. Dans la plupart des villes du monde il y a un Hôtel Bristol, un peu comme un terminal, un appel au voyage. C’est un peu ça qui m’a attiré vers Bristol, ainsi que le trip-hop, bien sûr. Mais finalement la musique que j’ai découverte là-bas avait des racines communes avec le trip-hop parce que c’était une musique un peu interlope, mais c’était une musique avec beaucoup moins d’ambition de figurer dans la sono mondiale. La musique que j’ai côtoyée à Bristol était une folk alternative expérimentale qui se jouait dans les pub, les sous-sols, les galeries d’art ou les appartements, c’était quelque chose de beaucoup plus intime.
Weena Truscelli