François Veillon, Le Telegraphe, saison #2.

François Veillon est le capitaine de cet étrange bateau qu’est le Telegraphe. Lieu culturel, lieu de fête, de connaissance et d’échange, il dirige ce projet qui est né d’un rêve. Il tire le bilan de cette première saison et lève le voile sur celle qui débute.

 

Une nouvelle saison sonne comme le bilan de la précédente et peut-être plus encore lorsqu’il s’agit de la seconde saison. Quel regard portez-vous sur cette première année ?

Ce qui s’est joué a été, d’une certaine manière, une surprise pour moi. Cette saison n’a pas ressemblé à ce que j’avais imaginé à son lancement le 30 juin et le 30 septembre. C’est au gré des rencontres que le Telegraphe s’est construit, regroupant l’ensemble des arts transversaux entre écriture, danse, musique, chant, poésie, théâtre ou encore art du clown. Je n’ai aucune déception, et je garderai l’intensité des surprises. La programmation a été très fournie et nous avons abordé des univers très divers. Cette première saison était une étape nécessaire pour l’évolution du lieu. J’ai appris à préciser mon langage.

 

Cette première saison vous a transformé ?

Elle m’a apporté la compréhension de l’autre. Un tel projet ne peut pas se construire sans les autres, il se nourrit grâce aux interactions et à la bienveillance. Le Telegraphe m’a obligé à un dépassement de ma condition, à revoir mon positionnement sur le monde et à préciser certaines autres valeurs. Je pense à des valeurs philosophiques sur le lien et la reliance, et à des valeurs fondamentales pour ce lieu à savoir le fil, la rencontre, le partage. C’est se poser certaines questions : comment un espace public intervient dans un espace social et sociétal ? Comment un lieu peut devenir le témoin d’un instant que l’on va construire tous ensemble ? Cette idéologie s’est affirmée avec cette première saison.

 

Alors que devient le Telegraphe ?

Le Telegraphe poursuit sa route. C’est un lieu pédagogique pour tous ceux qui passent, reçoivent et prescrivent. Mais c’est aussi un lieu en mouvement permanent. Il y a une rencontre qui va marquer le tournant du Telegraphe, cette année : celle du lithographe Mario Ferreri. Sa présence sera aussi le gage de rencontres avec de nouveaux artistes en arts graphiques comme celles qui se sont opérées ces derniers mois. Durant la saison précédente, c’est une des formes d’art qui a tout particulièrement manifesté son enthousiasme à l’endroit du Telegraphe. Même si ce dernier n’était pourtant, à l’origine, pas destiné à cette forme d’expression. La lithographie y tiendra donc une part clé et fera naître des éditions spéciales et originales en sérigraphie limitée. Il sera le témoin de l’ensemble des activités qui verront le jour au Telegraphe. Mais j’ignore encore tout de la tournure que prendra cet événement.

Y’a-t-il d’autres nouveautés ?

Le premier étage devient un cabaret qui permettra de faire converger des moyens d’expression différents, mais je ne les connais pas encore tous. Il sera une expérience sensorielle et empathique avec le public. On y viendra aussi pour s’abreuver du processus créatif pour des instants rares. Nous allons développer les conférences : « Y’a de l’humain dans l’air » aura chaque mois une place importante et viendra construire une ligne d’informations qui traitera de l’Homme, de son intégration sociale, de son bien-être et son rapport au monde d’un point de vue sensoriel.

 

Propos recueillis par Florent Lamiaux

 

Site Officiel « Le Telegraphe »