Frank Micheletti, Cap sur les scènes émergentes.

Constellations Du 16.09 au 22.09 Ollioules – Toulon – Hyères

 

Constellations, le festival de la compagnie varoise Kubilai Khan, pour sa neuvième édition, cherche toujours plus à explorer, à transgresser, à découvrir. Il nous fait voyager dans les étoiles, cette année encore.

 

Quelle est la philosophie de ce festival ?

Il s’étend maintenant sur une semaine, du 16 au 22 septembre. Le cœur de Constellations reste Toulon. Mais deux soirées s’invitent à Ollioules et Hyères. C’est toujours entièrement gratuit. C’est un festival transversal avec une dominante danse contemporaine. On retrouve de la danse, des performances, de la musique, des films, des émissions de radio en live, des ateliers d’écriture et des Dancefloors.

 

Vous explorez de nombreux lieux marquants de la vie culturelle de la Métropole…

Pour le Warm up, le lundi 16, nous avons deux nouveaux lieux et partenaires : le Royal, avec un film de Gaspard Kuentz et Cédric Dupire sur la scène noise japonaise; et la Villa Cool, avec un autre film de Gaspard Kuentz, puis un DJ set de Yaguara aux platines vinyles, qui sortira ses pépites ramenées de l’archipel japonais. Notre base reste la Tour Royale, où nous serons les vendredi et samedi. Le vendredi également, un nouveau lieu pour Constellations : le musée des arts asiatiques. Le dimanche, journée foisonnante qui commence par une balade initiée par le Metaxu puis nous irons à l’Hôtel des Arts, au théâtre Le Liberté et à l’EsadTPM. Le mercredi à Ollioules, nous irons des bords de la Reppe aux superbes ruelles du centre ville artisanal. Le jeudi à Hyères, un grand événement sur la Place Clémenceau, fraîchement rénovée avec un joyeux et irrésistible dance floor géant. Avis de Tornade Tropicale !

 

On fait également un voyage autour du monde…

Nous avons un joli périple vers deux aires géographiques éloignées et un focus sur une sélection suisse. L’Afrique australe sera à l honneur le samedi soir, avec des projets danse, musique et images. Rudi Van Der Merwe, chorégraphe et danseur sud-africain nous présente un film documentaire et une performance sur son héritage dans la société apartheid. Il crée un alter-ego trans pour subvertir le paysage intérieur sud-africain. Une partie de notre programmation révèle des artistes créatifs, frondeurs, combatifs et critiques. Le Groupe d’Interactions Mondaines, nous emmèneront eux dans le Nord du Mozambique en suivant des films Super 8 des années 60 questionnant la relation aux traditions. Un des événements du festival est la venue de DJ Lag, pionnier d’un nouveau courant en train de gagner les dance floors du monde entier, le Gqom ( House minimale de Durban). Après une tournée mondiale où les plus grands festivals l’ont ovationné, il posera ses beats irrésistibles dans le cadre magique de la Tour Royale. La chorégraphe Désirée Davids de Durban aborde la pluralité de nos corps, en partant de nos pas qui nous transportent et nous amènent vers de multiples histoires. Puis destination l’archipel japonais, avec un focus sur la Villa Kujoyama à Kyoto qui est l’équivalent de la villa Médicis, à Rome. Trajectoires des lauréats qui sont chorégraphes, styliste, réalisateurs. L’artiste associée du Festival, Camille Mutel présentera «Détails», chorégraphie inspirée de la cérémonie du thé. Aurore Thibout, styliste, qui fait des costumes à partir de bois tissé et de papiers, entre traditions séculaires japonaises et stylisme nouvelle génération proposera avec Kaori Ito ( chorégraphe japonaise ) une performance inédite. Le troisième focus est sur la scène suisse, très dynamique en ce moment. La chorégraphe Cindy Von Acker sera présente avec deux solos, «Shadowpieces» et «Knusa», très épurés, dans une esthétique radicale, assez sobre, où l’univers de Mika Vaiino et de ses infra basses fait mouche. Jòszef Trefeli et Gabor Varga, d’origine hongroise, donneront «Créature», qui réinvente et catapulte la danse traditionnelle hongroise dans un nouvel ailleurs. Cette pièce a obtenu le Prix suisse de la danse dans la catégorie création actuelle.

 

Quelques thèmes forts reviennent…

Les artistes viennent questionner la trame du temps, sa dynamique ou sa finitude. La chorégraphe portugaise Ana Rita Teodoro avec « Fantôme méchant » offre une série de tableaux de chansons portugaises traditionnelles qui questionne la place de la femme dans la société. Marion Carriau avec «Je suis tous les dieux» confronte le Barata Natyam, danse traditionnelle la plus ancestrale de l’Inde avec la modernité. Une autre particularité du festival est de prendre en compte le lieu et de poser la création au plus près de ses espaces. La chorégraphe australienne, Johanne Leighton, accorde son projet «les modulables» dans l’esprit des lieux. Voir et entendre une danse : plusieurs artistes de cette édition ajustent une partition vocale précise et singulière sur leurs gestes dansés. C’est le cas de Flora Détraz, Simon Tanguy, Marie Desoubeaux, Marlène Rostaing et Leïla Martial. Constellations #9 offrira enfin des fins de soirées avec des Dance Floors pour mélanger à nos énergies publics et artistes en suivant les rythmes chaloupés et effervescents de l’ Électro-Cumbia et de l’Afro- House…