
Frank Micheletti nous satellise.
>> Satellites of Dance au Telegraphe à Toulon le 28 février
Le 28 février, DJ Yaguara alias Frank Micheletti pose ses platines au Telegraphe à Toulon. Chorégraphe, danseur et DJ, le créateur du Festival Constellations nous embarque pour un dancefloor pas comme les autres : un voyage musical à travers l’Afrique, les Caraïbes et l’Amérique latine. Prépare-toi à lâcher prise et à bouger en collectif sur des sons chauds et vibrants !
Tu es chorégraphe, danseur et DJ. Comment relis-tu ces trois rôles ?
Un chorégraphe fait danser des danseurs sur scène, un DJ fait danser le public. Moi, mon kiff, c’est de faire bouger tout le monde, de créer une vraie énergie collective. La danse et la musique sont des langages universels, des moyens d’expression et de connexion. J’adore voir les gens se laisser porter, entrer dans le rythme et partager un moment ensemble.
D’où vient l’idée de « Satellites of Dance » ?
Avec ma compagnie Kubilaï Khan Investigations, on a beaucoup tourné à l’étranger : en Afrique, en Amérique latine, aux Caraïbes… Là-bas, la danse est partout, elle fait partie de la vie, elle traverse toutes les générations et tous les milieux sociaux. J’ai fait la fête dans la rue, chez les gens, et j’ai découvert à quel point c’était vital, une manière d’harmoniser le corps social à travers la joie. Chez nous, on a eu cette culture des bals populaires, des rendez-vous où l’on danse ensemble. Aujourd’hui, je crois que ça revient. « Satellites of Dance », c’est une manière de recréer cet esprit de fête et de partage. Depuis huit ans, on a fait quarante dates et réuni plus de 20 000 “satellisés” sur les dancefloors ! Ça marche partout : en Europe, en France et ici, dans le Var. L’idée, c’est de créer une vraie communauté dansante. À chaque fois, les retours sont incroyables : les gens lâchent prise, rencontrent de nouvelles personnes, se connectent autrement. C’est chaleureux, ludique, et surtout, ça ne se prend pas au sérieux.
Le 28 février au Telegraphe, comment ça va se passer ?
D’abord, on installe le dancefloor. Mais « Satellites of Dance », ce n’est pas juste un DJ set. C’est une rencontre des corps par la danse. On ne danse pas sur place en hochant la tête, on engage tout le corps, on bouge les hanches, on entre en connivence avec les autres. Pour ceux qui veulent aller plus loin, il y a un atelier le 26 février, pour apprendre quelques pas et devenir nos “capitaines de bal”. Ce n’est pas obligatoire, mais ça permet de se sentir encore plus à l’aise le jour J.
Et niveau musique, à quoi peut-on s’attendre ?
On voyage ! On démarre en Afrique du Sud avec l’Amapiano et le Gqom, on traverse l’Angola avec le Kuduro, on remonte au Cap-Vert pour le Funana, puis direction Rio avec le Baile Funk, la Colombie avec les rythmes de Palenque, l’Argentine, le Mexique avec la Cumbia… On passe aussi par Haïti, les Antilles, la Guadeloupe avec le Gwoka, Porto Rico avec le Reggaeton et le Shatta, puis retour en Afrique avec la Rumba congolaise, l’Afrobeat nigérian et le Highlife ghanéen. Les musiques, elles aussi voyagent et se réinventent sans cesse. Tout ça, c’est l’accélérateur de particules où les sonorités trouvent des échos. Elles s’attirent irrésistiblement, c’est le creuset des sonorités afrodescendantes. Chaque pays, chaque province invente sa formule avec les rythmes locaux, les influences extérieures, le jeux des différentes générations, les aller-retours et questions-réponses où chacune des musiques pose sa pulsation, son tempo et son groove. Ce qui est sûr c’est que ça chaloupe, ça tangue et ça joue des hanches.
Je ramène mes vinyles de tous mes voyages. C’est ma façon de transmettre l’énergie des fêtes que j’ai vécues là-bas. Ce n’est pas une simple playlist, c’est un dialogue avec la musique, avec ceux qui dansent.
Le Telegraphe, c’est un lieu particulier pour toi ?
Ceux qui connaissent le savent : c’est un espace charismatique, sur deux étages, avec un bar, un resto, une grande salle, et une nouvelle sono très harmonieuse. C’est un vrai plus pour l’expérience.
Fabrice Lo Piccolo