Frédéric Garbe, le théâtre doit questionner.
D’une version personnelle de Pinocchio, à un débat politique entre sirènes, en passant par un dialogue de grands-mères, le metteur en scène de l’Autre Compagnie crée des œuvres colorées et cinématographiques. De création en création, son univers s’étoffe, se diversifie.
Vos univers sont très variés, quelle est la patte l’Autre Compagnie ?
J’essaie à chaque fois que je crée un spectacle de faire quelque chose que je n’ai jamais fait. Je pars parfois d’une œuvre écrite, parfois d’un sujet. Je travaille pour trouver la forme juste, qui va pouvoir exprimer ce que je souhaite. C’est ce qui fait la diversité de mes spectacles. J’essaie toujours de m’éloigner de ce que j’ai déjà fait et de dire autre chose.
Comment se fait le choix d’une œuvre ?
Par hasard ou par obsession. Dans un rayonnage de librairie ou de bibliothèque, je vais tomber sur une œuvre qui m’attire, la lire, et parfois décider d’en faire un spectacle. Mais ce peut aussi être une idée, une image, un texte, qui va me tourner en tête et qui va m’obséder jusqu’à ce que je décide d’en faire quelque chose.
Que voulez-vous apporter au public ?
Lui faire passer un bon moment bien sûr. Mais aussi je souhaite questionner, plus qu’apporter des réponses. Je n’aime pas les spectacles où l’on m’explique comment je dois penser, quoi ressentir, comment voir les choses, je préfère ceux dont je sors un peu bouleversé, interrogatif ou sceptique.
Comment va se passer la lecture ?
Le projet des Lectures Illustrées est de mélanger deux médias qui me passionnent : la littérature et la BD, l’illustration. L’idée est de faire appel à un auteur, vivant ou mort, puis à un illustrateur qui dessine quelque chose, et enfin travailler avec le comédien sur comment relier ces deux vecteurs que sont le texte et l’image. Nous voulons les mélanger, et non les juxtaposer, voir comment l’image vient éclairer le texte, vient l’amener ailleurs, et vice versa. Il y a également un musicien ou créateur sonore qui vient habiller cette lecture d’un univers musical. Ça se passe en direct, le comédien lit le texte et en même temps sont projetées les images, le dessin est soit en train de se faire soit de se défaire, ou il y a des animations.
Quelles sont vos sources d’inspiration ?
Elles sont diverses : littérature, cinéma, BD, mais aussi ce que je vis, ce que je vois, ce qui m’obsède. L’enfance est une grande source d’inspiration.
Votre actualité ?
Nous venons de terminer une résidence pour travailler à la prochaine création : « L’institut Benjamenta » de Robert Valser, un spectacle pour un comédien et une machine où il y aura une fois de plus de l’image, des projections. Nous préparons les Lectures Illustrées dont la première aura lieu dans le cadre de la Nuit de la Lecture, un événement national, le 20 janvier au Musée d’Art de Toulon : de 18h à minuit seront présentés différents spectacles par différentes compagnies autour de la lecture. Ensuite nous reprendrons deux créations : Le Mois de Marie et L’Imitateur, deux textes de Thomas Bernhard. Nous avons des dates en région parisienne et au Liberté Scène Nationale, les 8 et 9 février.
La Nuit de la lecture, le 20 janvier au Musée d’Art de Toulon
L’Imitateur et Le Mois de Marie, les 8 et 9 février au Liberté Scène Nationale de Toulon.
Retrouvez l’interview filmée sur MadeInVar.Tv