Frédéric landini, un Midi Festival en plein essor.
Midi Festival – du 20 au 22 juillet – Hyères
Pour sa quatorzième édition, Midi Festival réinvestit l’hippodrome de Hyères, et invite pour l’occasion des artistes de classe mondiale. Frédéric Landini, créateur du festival, nous détaille sa programmation prestigieuse mais néanmoins pointue.
Tu as une programmation de luxe cette année…
Nous revenons à un site plus grand : l’Hippodrome de la Plage à Hyères. Nous avons donc une programmation plus ambitieuse avec des têtes d’affiche : Etienne Daho, Neneh Cherry, Baxter Dury. Nous avons installé deux scènes pour découvrir six artistes par soir en continu. Nous avons bien sûr toujours des révélations.
Le vendredi à l’hippodrome, nous programmons Etienne Daho, que nous avons déjà accueilli deux fois en tant que photographe. Puis le groupe anglais Baxter Dury, Marble Arch et Halo Maud. C’est une soirée assez pop, avec des variantes un peu plus indé avec Jessica93, ou les anglais de Lost Under Heaven.
Le samedi aura une couleur plus électronique et plus chaude. Nous avons Ricky Hollywood, mélange entre Ariel Pink et Philippe Katerine, très élégant. Puis le rappeur anglais Octavian, qui me fait penser à King Krule, avec une couleur très anglaise ; Aloïse Sauvage, du hip-hop français, une révélation ; Juliette Armanet, un vrai raz-de-marée en ce moment avec une Victoire de la Musique notamment et Flavien Berger, un artiste proche de l’ADN du Midi Festival. La tête d’affiche est Neneh Cherry dont on connait les immenses tubes, notamment Seven Seconds, avec Youssou N’Dour. Ces deux soirées sont poursuivies par les Midi Night, avec Redbull Music, jusqu’à 3h30 sur le site du MagicWorld.
Le dimanche, nous serons à la Villa Noailles, avec une jauge plus petite. Nous présenterons Westerman, mélange entre Bon Iver et The Durutti Column, assez chaud, mais tendant vers la Cold Wave. Egalement Matty, et le groupe Catastrophe, qui accompagnera Bertrand Burgalat, le patron de Trikatel, pour la clôture.
Quels sont tes coups de cœur cette année ?
Ce sont souvent des artistes en devenir : Halo Maud le vendredi, que j’ai attendu pour programmer, l’album sort en juin et c’est une merveille ; Octavian, le samedi, avec une vision du hip-hop que j’adore ; et le dimanche Westerman. Mais j’adore 100% de la programmation.
Vous vous êtes relocalisés à l’hippodrome de Hyères, et programmez des artistes plus connus, c’est un changement de politique ?
C’est la quatorzième édition, nous voulions aller de l’avant, avec des artistes de renommée et de meilleures conditions techniques. Nous souhaitons continuer l’expansion du festival, des points de vue artistique et économique. La Villa Noailles est un lieu plus restrictif ne pouvant pas remplir toutes les conditions de ce développement. Nous voulons conforter notre place sur la carte : le festival est reconnu de nombreux médias français et anglais, mais nous voulons devenir incontournables auprès du public en tant que festival du Sud.
Quels moments forts retiens-tu de ces quatorze ans ?
Chaque édition est très forte. En 2006, les artistes californiens, dont Ariel Pink et son groupe Holy Shit, ont perdu leurs bagages et leur matériel. On les a cherchés pendant trois jours, une amitié s’est créée. En 2010, les anglais de Wu Lyf : c’était leur premier concert en France. Nous sommes devenus amis et avons suivi tous les membres du groupe depuis. Leur rencontre a changé nos vies. En termes artistiques, la clôture du festival 2009 par Skeletons, groupe qui recycle toute l’histoire de la musique, du cubain au No Wave rock. Le groupe est devenu fou, d’une manière shamanique, le public était hypnotisé. Nous faisons peu de rappels mais là nous étions obligés. Le chanteur est revenu, avec une guitare sèche, et tout le monde est redescendu. C’était une communion intégrale, un moment très rare.
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