FRÉDÉRIC POULAT – L’Architecture en lumière

Festival Cinéma en Liberté – 8 et 9 juillet – Tour Royale – 10 juillet – Cinéma Le Royal

Cette année, le Conseil National de l’Ordre des Architectes a décidé de créer un prix d’Architecture en festivals de court-métrages et Cinéma en Liberté sera le festival pilote. Frédéric, en charge du projet dans notre région nous présente cette initiative.

 

Comment est né l’envie de créer ce prix ?

Je suis architecte DPLG, gérant de l’atelier du Revest, et conseiller de l’Ordre National des Architectes, avec des missions notamment dans le groupe communication.

Nous avons décidé de mettre en place un prix d’architecture dans les festivals de court-métrage pour sensibiliser le public, ouvrir son regard sur les métiers de l’architecture.
Nous travaillons avec différentes institutions nationales, dont les CAUE et les Maisons de l’Architecture, et sommes accompagnés de professionnels et de chercheurs en la matière, d’associations sur le cinéma, d’universitaires, d’organisateurs de festivals, afin de définir ce que doit contenir ce prix et la méthodologie d’élection. Le but est d’interroger le grand public et les réalisateurs eux-mêmes sur le sens de l’architecture et l’émotion qu’elle contient. Toulon sera cette année pilote de cette expérience. J’y serai le représentant d’un jury, composé des membres du collectif des Journées Nationales de l’Architecture de Toulon. Nous appliquerons ces grilles de méthodologie ensemble et animerons un débat conférence autour du film primé. C’est une mise en place que l’on souhaite nationale et la première fois se passe à Toulon, c’est une fierté pour notre territoire et notre collectif.

 

Qu’est-ce que le Conseil National de l’Ordre des Architectes et ce collectif des JNA ?

Le Conseil National de l’Ordre des Architectes est un organisme institutionnel créé en 1977 avec la loi sur l’Architecture. Sa mission est de réguler cette profession. C’est un ordre, et c’est différent d’un syndicat en cela qu’il travaille pour l’intérêt public et non pas pour la profession elle-même. Cela nous permet d’imaginer des actions de communication et de sensibilisation du grand public.

Pour les Journées Nationales de l’Architecture, nous avons créé un collectif pluridisciplinaire sur le territoire (dont Cité des Arts fait partie ndlr), qui se réunit chaque année le deuxième week-end d’octobre pour organiser cet événement, avec des expos, des balades urbaines, de la danse… Le but est de réunir de façon informelle le public autour d’une culture qui est celle de l’architecture. C’est un groupe très actif, avec de belles personnalités, qui vit bien, et on a décidé d’étendre notre champ d’action pour soutenir toute activité culturelle. Il y a peu, nous avons, par exemple, aidé Isabelle Canal, paysagiste qui fait partie du groupe, à organiser les « 48h de l’agriculture urbaine ». 

 

Quel lien fais-tu entre courts-métrages et architecture ?

Dans les court-métrages, le réalisateur a peu de temps pour faire passer une émotion et générer une ambiance. Les enjeux architecturaux sont mis en avant sans que les réalisateurs ou les acteurs le sachent. Les volumes sont révélés par la quantité de lumière mise en œuvre. En architecture, il y a ce que l’on voit et ce que l’on vit en émotion quand on traverse un bâtiment, l’architecture visible et l’architecture ressentie. Les courts-métrages ont cette capacité de cristalliser beaucoup d’informations en peu de temps. Ils permettent de faire vivre l’architecture à travers l’image, tout espace sensible de rencontre, de séparation, de joie… On peut accompagner le public pour leur montrer que l’architecture est présente tout autour de nous. L’architecture est une lumière appliquée à un espace. L’idée du prix vient de Bruno Reyne, architecte qui a des liens avec le festival de Clermont-Ferrand. Son idée a mûri et je la porte en local à Toulon, mais je ne suis pas seul. On voit aujourd’hui dans le monde du spectacle comment on peut transformer un espace avec de la lumière. Quand on commence à composer pour le logement ou l’espace public, c’est de la scénographie, quand on réfléchit au placement des fenêtres, à la circulation dans les espaces… Pas tous les espaces autour de nous ont été pensés, mais il y en a beaucoup plus que ce que l’on croit.

Fabrice Lo Piccolo