Gaëlle Minali-Bella – La musique comme langage de l’âme.
Okali en concert le 14 juin.
Emmené par la voix sensible de Gaëlle Minali-Bella et la production instinctive de Florent Sorin, le duo Okali trace un chemin musical libre et organique. À quelques semaines de leur concert du 14 juin, rencontre avec Gaëlle pour parler racines, création pluridisciplinaire et futur EP.
Parlez-nous de votre rencontre avec Florent Sorin.
Florent est l’autre moitié d’Okali. C’est un projet à deux têtes, né grâce à son impulsion et à l’énergie de beaucoup de monde autour de nous. Florent et moi, on se connaît depuis très longtemps. La question de collaborer ensemble ne s’est même pas posée : il m’a encouragée à me lancer, à croire en mon imagination, là où j’ai toujours eu un peu peur de me dévoiler. Dans la création, Florent s’occupe de la production musicale, il joue de la guitare, de la basse, du piano… Il commence souvent par une ligne, et instinctivement je prends le relais. Nous composons ensemble, en direct, de manière très vivante. Le live a été le point de départ d’Okali : en jouant, le projet a pris vie. Il y a deux ans et demi, un ami nous a incités à participer à un tremplin, et depuis, tout s’est enchaîné.
Vous avez participé à The Voice. Comment cela s’est-il passé ?
Une aventure extraordinaire ! Nous avons été très surpris d’être contactés par TF1. On s’est dit : « Pourquoi ne pas tenter ce qu’on n’a jamais fait ? » On n’avait jamais interprété de covers, c’était l’occasion d’apprendre. J’ai découvert beaucoup de bienveillance dans les équipes de l’émission. J’ai aussi beaucoup grandi artistiquement à travers cette expérience.
Vous êtes d’origine camerounaise. En quoi vos racines influencent-elles votre musique ?
C’est totalement inconscient : c’est en moi, profondément. Ce sont mes premiers souvenirs, mon socle. Mon dialecte, les sonorités africaines ressortent naturellement, même sans que je le décide. Mais je chante aussi en zoulou, je chante en français, en anglais… Je suis culturellement métissée, et cela se ressent dans ma musique de manière évidente.
Le lien avec les arts visuels est aussi fondamental pour vous ?
Je suis à la direction artistique d’Okali : je dessine les vêtements, je prépare les storyboards, je fais les repérages des lieux… Avant de faire de la musique, j’ai fait les Beaux-Arts. Okali est un laboratoire. Je ne peux pas créer uniquement en musique.
Vous préparez un EP pour octobre. Que pouvez-vous nous en dire ?
Il s’agira de cinq titres, un premier socle, qui raconte ma vie sous forme métaphorique. J’utilise beaucoup d’images, aussi bien dans les textes que dans les visuels, pour exprimer mes ressentis. Musicalement, on a appelé notre style « afro trip-hop, dub rock, pop », mais on ne se met pas de barrières. Si une chanson veut sortir rock, elle sort rock, si c’est folk ou dub, on suit. Le mot d’ordre, c’est la liberté.
Comment se présente Okali sur scène ?
Nous sommes trois sur scène : moi au chant, Florent à la guitare, basse et piano, et Nicolas Billi à la batterie. Nous avons eu la chance d’être invités par Arte Concert en février dernier, une belle reconnaissance du milieu culturel. Sur scène, il se passe quelque chose de presque impalpable, une vraie synergie avec le public. Et nous faisons en sorte que l’univers visuel soit aussi présent : les tenues, les lumières…
Fabrice Lo Piccolo