Gari Grèu – Le Oai s’invite au Bus.

Oai Reggae Party, le 27 mars au Bus à Draguignan.

 

À la salle Le Bus de Draguignan, la fête prend le pas sur les soucis : reggae roots, improvisation et énergie live se mêlent pour faire danser toutes les générations, tandis que le micro circule et que chacun devient acteur d’une soirée unique et vibrante..

 

Peux-tu nous présenter le Oai Reggae Party ?

À la base, c’était juste une soirée entre potes : Léo des Raspigaous, Toko Blaze (MC) et Rastyron (clavier/beatmaker d’IAM) aux machines pour partager notre musique et chanter ensemble. Pour la première soirée, on s’était dit qu’on ferait un peu la promo du disque de Toko, mais très vite, le projet a pris une autre dimension. Avec le temps, c’est devenu un vrai groupe, Oai Reggae Party (ORP), et on travaille maintenant sur un album qui sortira en mai, avec quelques singles déjà disponibles. Ce qui est intéressant, c’est que chacun vient d’un parcours différent : reggae roots, reggae occitan, beatmaking hip-hop, et cette diversité apporte beaucoup au projet. Elle permet de mélanger les styles, d’improviser, de créer des textures et des dynamiques variées : ça rend chaque concert vivant et imprévisible. L’idée, c’est de rassembler les générations, de permettre aux gens d’oublier leurs soucis et de danser, tout en restant cohérent avec notre rôle d’artistes. C’est joyeux, foisonnant et spontané, fidèle à l’esprit que j’ai toujours voulu partager depuis Massilia Sound System.

Qu’est-ce qui fait l’identité d’un sound system marseillais ?

À Marseille, le reggae a toujours été très ouvert, accueillant différents styles et publics, avec une approche plus libre que dans d’autres scènes. Aller à un sound system ici, c’est comme aller au stade ou au marché : tout le monde peut s’exprimer. Cette ouverture touche toutes les générations : dans un concert de Massilia, tu peux avoir des spectateurs de douze à soixante-dix ans. Là avec le Oai Reggae Party et son micro ouvert, par exemple, n’importe qui peut improviser, rapper ou chanter, et ça fait partie intégrante de notre ADN.

Justement, peux-tu nous en dire plus sur le micro ouvert et comment cela fonctionne ?

C’est un moment clé de nos soirées : le micro circule et chacun peut participer pendant une trentaine de minutes. Quelqu’un peut rapper, chanter, déclamer un texte ou juste suivre le rythme. Ce n’est pas simplement un passage de scène, c’est un vrai espace d’expression où le public devient acteur. Parfois des gens qui n’ont jamais pris le micro viennent et font des choses incroyables, ça créé une énergie unique et imprévisible qui transforme le concert en un moment vivant et partagé.

Comment se déroule le Oai Reggae Party sur scène et comment adaptez-vous le projet à une salle comme Le Bus ?

En studio, on est un vrai groupe avec basse, batterie, guitare, et tout est enregistré par Rastyron. Sur scène, il récupère les pistes en direct pour faire du live dub avec nos voix. Chaque morceau peut avoir plusieurs versions et interprétations. On improvise beaucoup, on interagit avec le public et on garde cette spontanéité qui fait que chaque concert est unique. On casse l’idée traditionnelle de scène : elle n’est pas un piédestal, c’est un espace où le public peut venir danser et participer. Préparez-vous à de l’énergie, de la spontanéité, et surtout à profiter pleinement du micro ouvert, où chacun peut prendre la parole et s’exprimer. On est là pour partager, danser et faire vibrer tout le monde, quel que soit son âge.

Julie Louis Delage

En savoir plus