GAUTIER CAPUCON – Ambassadeur des jeunes musiciens

Six-Fours-les-Plages – Maison du Cygne – 10 juin

Parc Méditerranée – 24 juillet

Une Vague Classique déferle sur Six-Fours-les-Plages cet été entre Les Nuits du Cygne, le Festival La Collégiale et les Concerts de la Lagune. Et parmi ses plus belles ondes, celle de Gautier Capuçon à la Maison du Cygne.

 

Comment avez-vous choisi les morceaux au programme de la soirée du 10 juin ?

J’ai une règle importante : les morceaux que je joue sont les morceaux que j’aime, que j’ai envie de partager, de raconter. Cela dépend aussi de l’équipe que l’on forme sur scène. Les pièces de Schumann sont extraordinaires et d’une grande difficulté, elles rassemblent ses deux caractères et explorent toutes les capacités du violoncelle et tous ses registres émotionnels. La sonate de Debussy est très importante, car il était à la fin de sa vie et avait le projet d’écrire un cycle de six sonates. Malheureusement, il n’a pu en écrire que trois. C’est à la fois très théâtrale et picturale, notre imaginaire est sollicité à chaque intention, chaque mesure, chaque couleur. Enfin Beethoven et son grand génie, qui a composé cinq sonates, trois cahiers de variations. Je me réjouis vraiment de ce beau programme !

 

Le 24 juillet vous revenez jouer au Parc Méditerranée avant un feu d’artifice. Comment vivez-vous le fait de faire des concerts en plein air ?

J’ai découvert Six-Fours-les-plages en étant invité à la maison du Cygne dans laquelle je viens régulièrement depuis plusieurs années. Une ville magnifique, des habitants avec lesquels j’ai créé des liens, dont le maire Jean-Sébastien Vialatte. L’été, c’est toujours un contexte où l’inspiration est différente, il y a souvent beaucoup d’enfants, de familles. J’y ai vu plus de la moitié du public qui découvrait la musique classique pour la première fois avec plein d’émotions. Il y a parfois des difficultés en termes d’acoustique pour nous dans les parcs, mais l’ambiance y est plus détendue, alors ça va être un vrai moment de fête !

 

C’est la troisième édition de la tournée Un été en France pour promouvoir de jeunes talents. Comment ce projet évolue t-il ?

C’est un projet que j’ai imaginé en 2020 pendant le confinement. Ça faisait très longtemps que je voulais sortir des salles traditionnelles et rencontrer le public qui pense encore que la musique classique n’est pas pour eux parce qu’ils ne la connaissent pas ou que ça les impressionne. J’ai imaginé ce projet itinérant avec des lieux de concert où l’extérieur était autorisé à ce moment où nous étions tous privés de culture. Le festival a reçu un magnifique accueil auquel je ne m’attendais pas. Notamment de la part des jeunes talents pour les premières parties, qui ont été plus de six-cent à candidater. Nous avons fait dix-neuf concerts, avec vingt sept jeunes, seize instrumentistes et onze danseuses et danseurs. Il y a encore beaucoup de choses à faire pour la démocratisation de la musique pour tous et j’ai la chance de pouvoir continuer à le faire avec la Société Générale qui est un mécène historique de la musique.

 

Vous avez mis en place une fondation pour soutenir cette jeunesse. Quels bénéfices leur apportez-vous ?

Je suis fier d’être ambassadeur et d’accompagner les jeunes dans cette tranche d’âge qui est une période charnière entre les études et le début de la vie professionnelle. On les aide à poursuivre ces études et on leur donne accès à la scène. Trouver ses premiers concerts était déjà difficile avant le Covid et maintenant c’est encore plus dur. On organise des “premières parties”, même si je préfère intégrer les jeunes au programme, donc au milieu du concert. On enregistre aussi un disque qui sort le 17 juin en partenariat avec Warner Classics où le pianiste lauréat Kim Bernard joue des œuvres de Chopin, Debussy et Ravel. Tout cela leur permet de les entraîner dans une super dynamique !

Maureen Gontier