Gautier Capuçon, vivre la musique ensemble.

Musique Classique

15.09 – Opéra de Toulon

 

Violoncelliste prodige dès son plus jeune, Gautier donne ses premiers concerts professionnels à l’âge de dix-sept ans, et obtient une victoire de la musique à l’âge de vingt ans en 2001. Le jeune frère de Renaud Capuçon s’est produit avec les plus grands orchestres du monde entier, et nous aurons la chance de le retrouver à l’Opéra de Toulon.

 

Vous jouerez du Tchaikovski lors de votre concert à l’Opéra, parlez-nous de ce thème.
Ce sont des variations sur un thème rococo. C’est une œuvre majeure, un thème extrêmement classique, façon Mozart, dont Tchaikovski était un admirateur. Il y a une grande simplicité, des variations géniales, en mineur, en majeur, ce sont des variations de bravoure et de virtuose !
On trouve également un côté intime, un dialogue entre le violoncelle, les cordes, les bois. C’est un thème rococo mais en délicatesse et finesse. Il faut trouver le juste milieu entre le romantisme et le classicisme. Je me réjouis d’être de retour à Toulon avec cette œuvre.

Vous avez été premier prix du conservatoire, au violoncelle, mais également au piano, et à un an d’intervalle !
Je n’ai pas le même niveau dans ces deux instruments. J’ai commencé le violoncelle à l’âge de quatre ans et demi. Je suis né dans une famille musicale : ma sœur ainée qui a dix ans de plus que moi est pianiste amateur, et mon frère est Renaud Capuçon (célèbre violoniste français ndlr). J’ai des souvenirs de cette époque, sensoriels notamment. Les premières notes, les vibrations dans le corps. C’est un instrument hyper ludique pour un gamin, on le prend entre ses jambes, on le ressent. A sept ans j’ai commencé le piano car j’adorais le jazz. Le but était d’avoir une technique suffisante pour jouer du jazz. Je n’ai jamais eu à faire de choix. C’est un vrai atout de connaitre cet instrument et d’avoir ce côté polyphonique et orchestral du piano, car le violoncelle est mélodique uniquement, mais ça a toujours été un second instrument.

 

Comment décide-t-on de devenir musicien professionnel ?
Il n’y a pas eu un jour où je me suis dit : « je vais devenir professionnel ». J’ai simplement toujours su que je passerais ma vie en musique et avec ce violoncelle. Je ne savais pas comment ça se matérialiserait, mais j’ai tracé cette route, je savais que ma vie serait comme ça. Il y a eu le conservatoire à Chambéry, puis à Paris, ça s’est construit pierres après pierres, même si c’est allé très vite.

Vous jouerez avec David Wroe, chef d’orchestre renommé, le connaissez-vous ?
Ce sera ma première rencontre avec lui, et c’est intéressant. Ainsi, on élargit son champ musical. Et quand on rencontre quelqu’un, on sait dès la première seconde si ça va fonctionner ou pas, si on va avoir des choses à se dire. C’est comme dans la vie normale. Mais en musique c’est décuplé car on vit des choses très intimes et intenses. Je sais que c’est un grand musicien. Je suis également très heureux de retrouver l’orchestre de Toulon, qui est un merveilleux orchestre.

Comment voyez-vous le développement de la musique classique à l’heure actuelle ?
Je trouve qu’il y a un public extraordinaire. Les gens disent le public vieillit, mais ça n’a jamais été un public très jeune. Ça correspond à un certain temps de la vie. Il y a beaucoup plus de concerts qu’avant, des festivals poussent partout, les concerts sont souvent pleins. Cependant, il est extrêmement important d’éduquer les jeunes. Pour les petits, il est extraordinaire de pouvoir se réaliser au travers d’un instrument, de pouvoir s’exprimer comme cela. C’est une des seules langues universelles : elle n’a pas de couleur de peau, elle rassemble. La musique est vivante, on doit la partager, que ce soit pour un nouveau-né ou jusqu’à la fin de sa vie, il faut la vivre ensemble.

 

Site web de l’Opéra de Toulon.