
Gérald Laïk-Lerda – Des instants de grâce dans des lieux d’exception !
Depuis 2021, La Vague Classique rythme l’été de Six-Fours-les-Plages en conjuguant excellence musicale, accessibilité et jeunesse. Gérald Laïk-Lerda, directeur artistique du festival, revient sur la genèse de cet événement, ses lieux emblématiques, ses choix artistiques et l’émotion qui l’anime chaque saison.
Gérald, vous êtes à la direction artistique de La Vague Classique. Comment est né ce festival?
De la volonté et de l’engagement inlassable de Jean-Sébastien Vialatte en faveur de la Culture depuis de nombreuses années.
Durant plusieurs étés, nous avons accueilli l’Ensemble Matheus et progressivement, l’idée s’est imposée de valoriser d’autres lieux remarquables de Six-Fours qui sont un écrin exceptionnel pour les concerts, ils apportent, je crois, une poésie supplémentaire.
Les lieux justement sont au cœur du projet artistique. Pouvez-vous nous en parler ?
Absolument. Chaque lieu est choisi pour ce qu’il raconte et ce qu’il offre au spectateur. La Maison du Cygne est le fruit d’un long travail de la municipalité de sauvegarde et de mise en valeur. Elle est plutôt réservée à la musique de chambre.
La Villa Simone est un autre joyau, lui dédié au jazz. Acquise par la ville, son jardin a été aménagé et paysagé. Elle accueille désormais expositions et concerts avant de devenir à moyen terme un « lieu phare » de la vie culturelle de notre territoire puisque la Ville, en partenariat avec la Métropole Toulon Provence Méditerranée, va notamment y réaliser un auditorium.
Sous les platanes centenaires de la Villa Simone, nous proposons deux concerts. Le 5 juillet, avec Kim Bernard, que nous soutenons depuis longtemps, premier lauréat de la Fondation Gautier Capuçon, et le 12 juillet, le pianiste de jazz Paul Lay et son trio qui viennent de triompher à Carnegie Hall à New-York. Ces concerts gratuits témoignent de l’engagement de Jean-Sébastien Vialatte de rendre la culture accessible à tous
Pour revenir aux lieux, outre la Collégiale Saint-Pierre que j’évoquais tout à l’heure consacrée à la musique baroque, nous nous retrouverons en septembre à la Maison du Patrimoine, sur la lagune du Brusc, pour une série de concerts « intimes » consacrés aux talents de demain, je pense notamment au jeune prodige Ryan Wang, âgé de dix-sept ans à peine, que la radio britannique Classique FM classait en 2023 dans la série New génération Piano avec trois autres jeunes pianistes exceptionnels comme Yunchan Lim, par exemple, qui fait une carrière internationale !
Comment sélectionnez-vous les artistes ?
C’est une question à laquelle il est difficile de répondre ! Jean-Sébastien Vialatte, le maire de Six-Fours a défini trois axes qui sont l’ADN même de La Vague Classique : excellence, jeunesse, accessibilité. Disons que, grâce à la confiance qu’il me témoigne depuis plusieurs années, dont je le remercie une nouvelle fois, j’essaie de les mettre en musique chaque saison lorsque je prépare la programmation.
Je ne peux conclure sans rappeler que nous avons la chance d’exercer un des plus beaux métiers du monde puisque nous assistons toute l’année à des concerts en France et en Europe, le plus dur ensuite est de choisir !
Si une œuvre ou une interprétation ou même un artiste me touche, je me dis : « Il faut que le public de Six-Fours ressente ça aussi. La musique est un partage d’émotions ». Par exemple, cette année nous accueillerons la pianiste Yulianna Avdeeva qui donnera les vingt-quatre préludes pour piano de Chopin. L’an dernier, je l’ai entendue au festival de Pâques, à Aix-en-Provence, elle est fantastique ! Mais je pourrais aussi citer Bertrand Chamayou qui vient de triompher à la Philhamonie de Paris dans son programme Ravel ou encore Benjamin Grosvenor, un des plus grands pianistes du monde et tant d’autres que nous aurons le bonheur d’entendre à Six-Fours du 16 mai au 21 septembre dans le cadre de cette nouvelle saison de La Vague Classique.