GÉRARD JUGNOT & NICOLAS CUCHE – Monaco vs Marseille.

CINÉMA |
Pourris-Gâtés : sortie le 15 septembre

Nous avons rencontré Gérard et Nicolas, réalisateur de « Pourris gâtés », lors de l’avant-première au Pathé Liberté de Toulon. Un casting quatre étoiles pour cette comédie où l’on retrouve également la jeune génération du rire, Artus, Tom Leeb, Camille Lou et Louka Meliava.

Votre avis sur les enfants pourris gâtés ?
Gérard : Ca ne dépend pas du milieu. Dans le film, on parle de gens très riches, mais on peut aussi trouver des pourris gâtés dans des milieux modestes. A Noël des familles assez pauvres se saignent pour pourrir leurs enfants avec des jouets chinois… C’est un peu le défaut de tous les parents, on a envie de chérir ses enfants et finalement on les gâte. Ma belle-mère est marseillaise, elle appelle sa fille « ma gâtée » : on gâte et à force on pourrit, un peu comme pour les fruits.

Gérard, qu’est-ce qui t’a intéressé dans ce rôle ?
Gérard : C’est bien écrit, ça permet de s’emparer du rôle facilement. Personnellement, je suis père et grand-père : c’est un sujet qui nous concerne tous. On a tous été enfant également. Je ne suis pas le rôle le plus comique du film, mais j’aime ce mélange de franche comédie et de sentiments plus nuancés : l’émotion, la compassion… En tout cas j’ai été ravi de tourner avec ces trois couillons.

Justement, qu’as-tu pensé de ces jeunes avec qui tu joues ?
Gérard : C’est la nouvelle génération du rire, j’ai beaucoup d’admiration pour eux. Et c’est vachement bien de pouvoir transmettre. Moi, quand j’étais jeune, je travaillais avec Marielle, Rochefort… La roue tourne. Tous les trois sont dans des registres très différents, Artus est une bête de comédie, Camille s’est jetée à l’eau, car en comédie, il faut oser le ridicule, pas facile pour une très jolie fille d’oser jouer une connasse. C’est la première fois où elle ne peut pas jouer à partir de ce qu’elle est. Mais il n’y a rien de mieux que de jouer des cons ou des gens médiocres, au moins on n’a pas tendance à se la pêter ! Bruce Willis doit parfois penser qu’il a réellement sauvé les tours de Manhattan, alors que Woody Allen beaucoup moins !

Quelle scène avez-vous préféré jouer ?
Gérard : Je me suis régalé à voir tous mes enfants au pied de mon lit d’hôpital. J’étais comme au théâtre : je les regardais et ils me faisaient beaucoup rire. Ici, c’est un peu comme dans « La chèvre » où Pierre fait les couillonades et Gérard encaisse. Là c’est moi qui encaisse.

Que pensez-vous du cadre cinématographique de la Région PACA ?
Gérard : J’adore… Je passe beaucoup de temps ici. J’ai d’ailleurs déjà joué dans un film tourné ici, avec Auteuil et Berléand. L’endroit est très cinématographique.
Nicolas : On a beaucoup tourné à Marseille. De nombreux tournages se font ici pour raisons financières, mais nous, on voulait tourner à Marseille et pas à Mulhouse ou à Lyon. Je ne connaissais pas très bien la région et je l’ai trouvée très cinématographique, la richesse de décors est formidable. La première version que j’avais écrite devait se passer à Nice, mais finalement j’ai préféré jouer sur le contraste entre Monaco et Marseille.
Gérard : On joue un peu sur les clichés : Monaco c’est bling-bling, Marseille plus populaire. Mais les personnages existent, l’histoire est inspirée de faits réels.

Le film était en sélection officielle au festival de l’Alpe d’Huez, finalement annulé, c’est important pour un film ?
Nicolas : J’y ai eu le grand prix en court-métrage, et c’est ce qui m’a permis de faire ce métier. C’est le Venise de la comédie, alors le fait d’être sélectionné, oui, c’est important.
Gérard : J’y avais eu un prix avec « Babysitting », et j’ai été président du jury également, à l’époque où c’était encore le festival de Chamrousse. J’aime beaucoup ce festival.

Septembre 2021