Gnawa Diffusion, Un vent d’orient à Néoules

20.07 – Festival de Néoules

Profondément engagé dans le combat pour la paix, la liberté d’expression et le dialogue, le fondateur et chanteur du groupe Gnawa Diffusion, Amazigh Kateb traverse allègrement les générations et les frontières, voyage de la musique chaâbi à gnawi, en passant par le reggae, le ragga ou le rock… Un mélange haut en couleur que vous retrouverez le 20 juillet 2019 sur la scène de Néoules !

 

Vous avez déjà plus de vingt ans de carrière…
Nous avons fait une petite coupure de 2008 à 2012. Depuis 1996, la date de notre première album, nous avons fait sept albums dont deux lives. Plus des singles et des collaborations. Et surtout des concerts car nous préférons le live au studio. Nous sommes deux à être présents depuis le début. Mais le groupe actuel reste ancien, le seul nouveau, arrivé sur le dernier album, est Blaise Batisse, le pianiste.

Vous faites d’une musique très festive et ensoleillée un moyen de contestation et de dénonciation…
Pas toujours. Mais j’essaie sur scène, entre deux chansons, ou en interview de dire ce que je ne peux pas dire en chansons. Parfois il veut mieux se réserver un petit peu pour ne pas faire trop de discours dans une chanson. J’essaie de profiter de mon métier public pour porter mes idées un peu plus loin. J’ai la chance d’avoir un micro tout le temps devant moi. J’utilise cela pour intervenir dans certains contextes importants, comme en Algérie en ce moment, avec le mouvement révolutionnaire. Je souhaite que mon point de vue puisse faire réfléchir et avancer. Il n’y a pas de révolution sans chansons !

Pourquoi cette reprise de « L’Auvergnat » de Brassens ?
Déjà parce que j’adore Brassens ! Son écriture est magnifique : très simple et à la fois très recherchée. La philosophie et l’humanisme que dégagent ses chansons se rapprochent beaucoup du Chaâbi algérien. C’est la musique des bas fond d’Alger, faite par le peuple d’où le nom, qui veut dire populaire. Nous avons donc repris « l’Auvergnat » dans le style chaâbi. Cela prouve que dans toutes les cultures nous avons des similitudes et qu’il est facile de les rapprocher en faisant abstraction de la langue. Une des forces de l’art est de redéfinir les familles naturelles, d’en créer de nouvelles. L’art peut rassembler, ramener l’harmonie et l’équilibre, en tout cas c’est ce que je souhaite.

Que nous réservez-vous pour le festival ?
On va essayer de ramener de l’émotion, de combler le public. C’est pour cela que l’on fait ce métier. Chaque concert est unique, vivant : l’humeur est différente, le public aussi. Nous ne préparons pas de playlist à l’avance, on fait toujours ça à la dernière minute, on laisse beaucoup de place à la surprise. Le public dicte une certaine énergie, il y a des montées, des descentes et il faut s’adapter. En terme de répertoire, nous reprendrons des chansons de tous nos albums !

2puikan ? 1992

Yssondou ?? De Grenoble

SAJOUKOI ?! Chaâbi, raï, reggae, punk, rock

Mékicé ? Amazigh (chant), Pierre (guitare), Abdelaziz (guembri), Ptit Moh
(mandoline, banjo…), Pierre (basse), Philippe (batterie), Blaise (clavier), Salah (clavier, percussions)…

tithistoir’… Pour un concert en Irak, nous sommes arrivés dans un très vieux théâtre. Nous ne savions pas qu’il était fermé depuis dix ans et que nous allions faire la réouverture ! Il y avait un énorme portrait de Sadam Hussein, c’était vraiment impressionant. Le site était très beau mais je vous avoue que nous avons vu des rats gigantesques !

 

Stellie Poirrier

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