GROUNDATION, Harrison Stafford & The New Generation.

Concert de Groundation le 14 Août au théâtre de Verdure – Le Lavandou

Harrison Stafford, leader charismatique du légendaire groupe californien de Reggae Groundation est de retour ! Il a réuni un nouveau groupe de neuf personnes autour de lui, et nous délivrera en septembre le neuvième album de Groundation : « The Next Generation ». Grâce à Beligh Guezah, créateur du Festival Couleurs Urbaines, nous auront la chance de découvrir en exclusivité le tout nouveau visage de Groundation sur la scène du Théâtre de Verdure du Lavandou.

Harrison Stafford provient d’une famille de musiciens. Son père était pianiste jazz, son grand-père saxophoniste jazz. Il a rencontré Marcus Urani et Ryan Newman, les deux autres fondateurs de Groundation, le groupe de reggae californien, sur les bancs de l’Université de Sonoma en Californie où ils faisaient des études de jazz. Ils créent le groupe en 1998, et n’ont eu de cesse d’écumer depuis toutes les scènes internationales, se produisant dans plus de quarante pays dans le monde. Leurs huit premiers albums studios de « Young tree » à « A Miracle », les ont hissés au sommet de la hiérarchie mondiale des groupes de reggae. Ils ont exploré l’ensemble des formes de reggae, du Dub au Roots, avec des influences jazz revendiquées, aussi bien dans les solos, l’improvisation sur scène que dans les changements de rythmes soudains et les cuivres flamboyants. Ils ont marqué les esprits avec des singles tels « Picture on the wall » et « Babylon Rule Dem » ou les albums « Hebron Gates » ou « Building an Ark » unanimement acclamé par la critique. Des musiciens d’un niveau technique impressionnant, emmenés par la précision chirurgicale de la voix d’Harrison. De nombreuses légendes du Reggae ont d’ailleurs participé à leurs albums, de Pablo Moses à Israël Vibration, d’Ijahman Levi à Ras Michaël.
Cette année, Groundation est de retour : avec Harrison, sans ses compères. Le chanteur a réuni un nouveau groupe autour de lui. Et croyez-moi, le groupe n’a rien perdu de sa superbe. Fidèle à son habitude, il continue d’explorer et s’inscrit plus que jamais dans son époque.

En tant que membre fondateur de Groundation, vous revenez avec un tout nouveau groupe, musicalement quels seront les changements sur ce nouvel album ?
C’est une toute nouvelle équipe de musiciens. Ils sont très talentueux. Musicalement, c’est un prolongement de notre musique. Cet album suit “A Miracle” qui parlait du miracle de la création. Maintenant que l’on a créé, qu’est-ce qu’on fait de cette vie ? Il y a des messages d’espoir, des messages politiques, des messages écologiques : tout ce à quoi nos enfants sont confrontés dans le monde d’aujourd’hui. Il y a beaucoup de mouvement de cuivres. La première chanson de l’album « Vanity » est la première chanson Reggae créée pour un Big Band. Il y a douze cuivres, c’est une chose unique, à la Count Basie, comme dans le jazz classique. Cela fait des années que je souhaitais réaliser ça. Et je pense que seul Groundation pouvait le faire. Nous avons également un grand joueur d’orgue, il sera là pour les shows dans le Sud de la France. Dans le groupe, il y a quatre californiens, quatre jamaïcains, et un brésilien. Mais nous sommes basés en Californie.

A quoi le public peut-il s’attendre pour ce concert ?
Tu sais, man, c’est l’expérience Groundation : une nuit où tout le monde prend les instruments pour célébrer la vie. Musicalement, nous essayons toujours d’atteindre des sommets plus élevés. Il y aura des morceaux de tous les albums, de « Young Tree » à celui-ci à paraitre en septembre. Avant tout, c’est un moment de partage avec le public.

Comment créez-vous une chanson ?
Cela peut prendre beaucoup de formes. Mais dans tous les cas ça vient de votre espace intérieur. Ca vient, j’improvise, parfois tous ensemble avec le groupe, d’une jam session. Je crois beaucoup au fait de tout enregistrer. “Weeping pirates », je l’ai écrite dans la voiture ! Mais ça provient toujours d’un état naturel, ça ne peut pas être forcé, c’est moi et ma guitare. Par contre, il faut écrire beaucoup de chansons, et ne pas avoir peur d’en jeter plein. Pour un album de dix chansons, il faut en écrire beaucoup plus. Vous enregistrez avec vos musiciens, qui ont chacun une influence différente sur la musique que vous créez. Il y a beaucoup d’improvisation, c’est une façon particulière d’écrire la musique.

Tous ces messages traditionnels du reggae et du rastafarisme que vous chantez : fraternité, foi, espoir, mais aussi respect de notre environnement… ils vous semblent nécessaires aujourd’hui plus que jamais ?
Bien sûr. Aujourd’hui, tout a empiré, socialement, économiquement. Ce qui est en train de se produire avec l’humanité n’est pas ce dont nous rêvions, c’est très loin du partage, des principes du « One Love », de prendre soin l’un de l’autre. La différence aujourd’hui, c’est qu’il faut agir. Nous pouvons désormais chanter à propos de choses très précises. « Fossil Fuels” sur le prochain album parle de la nécessité de se débarrasser des énergies fossiles. Rien de propre ne peut venir des énergies fossiles. Il faut protéger notre futur. Je crois qu’aujourd’hui il est difficile de ne pas parler de ça. Mais il faut amener des solutions, et pas juste parler des problèmes. C’est ce dont traite cet album « The Next Generation ».

Vous avez étudié le jazz à l’université de Sonoma, pourquoi avoir choisi le reggae plutôt que le jazz quand vous avez fondé groundation ?
Le reggae c’était ma musique ! Le jazz celle de mon père et de mon grand-père. J’adore le jazz, je l’ai étudié longtemps, c’est une forme supérieure d’art musical, mais ma musique c’est le reggae. Quand j’étais enfant, mon grand-frère écoutait Bob Marley, Steel Pulse, Black Uhuru, Culture. Je n’ai pas choisi cette Musique, c’est la mienne. J’ai étudié le jazz pour les outils que cela m’a donné. Je voulais créer une Musique unique, et techniquement le jazz m’y a aidé. Mon père jouait déjà du piano jazz, et mon grand-père du saxophone jazz.

Les jamaïcains vous surnomment The Professor, pourquoi ce surnom ?
J’ai enseigné l’histoire du reggae pendant deux ans et demi à l’université. Certains jamaïcains comme Ras Michaël, et Errol Holt d’Israël Vibration ont commencé à m’appeler comme ça, puis tout le monde s’y est mis.

Est-ce un challenge de se renouveler dans ce style de musique très codifié ?
Bien sûr, Man ! Mais je fais simplement ce que je ressens comme étant juste. C’est 2018, et c’est cette musique. Les chansons de toute la carrière de Groundation sont là, et toujours très actuelles. J’ai toujours eu cette vision de chansons jouées avec un Big Band. J’ai eu du temps pour écrire, et ce que j’écris, ce que je ressens musicalement, c’est du Groundation. Plus encore que quand j’écris pour mes albums solos. J’ai essayé d’arranger les choses avec les anciens membres du groupe, mais ça n’a pas marché. Alors c’est comme cela que l’on va de l’avant : des musiciens se rassemblent, et nous jouons la musique que nous aimons. Il n’y a jamais eu de volonté de revenir et de jouer différemment, tout est là, tout se fait naturellement, facilement. Nous faisons ce qui est bon au bon moment, et nous avançons. Ecoutez “Vanity”, vous comprendrez !