Guillaume Cantillon, Comédien et metteur en scène.

13.08 Lancement de saison du Rocher – La Garde

 

Guillaume vient de présenter son spectacle «Métamorphoses» au Festival d’Avignon. Cette saison, outre ses impromptues à créer pour le théâtre du Rocher, il revient à ses premières amours : la comédie.

 

Tu reviens du festival d’Avignon où tu as joué « Métamorphoses », quel a été l’accueil ?

Le public était très enthousiaste, et nous avons eu de bons retours des pros. Nous avons fait des rencontres intéressantes, desquelles devraient naître des projets. Nous avons beaucoup joué le spectacle dans la région, c’est celui que l’on met en avant, et on pense le faire tourner.

 

Tu es toujours en résidence au Rocher à La Garde ?

J’ai commencé cette résidence, il y a dix ans, et j’y ai créé un spectacle par an. Elle devait s’arrêter en décembre dernier, mais nous avons reconduit jusqu’en juillet 2019. J’ai la mission d’ici-là, de créer sept « impromptues », des formes courtes. Pour le lancement de saison, nous créons une forme théâtrale incluse dans la présentation. Puis pour les journées du patrimoine, une autre impromptue, une adaptation d’un texte de Victor Hugo. En janvier, nous en donnerons une autre sur l’intelligence artificielle. En octobre, nous donnerons deux stages de théâtre pour les adolescents, du 21 au 25. Les cours pour adultes redémarrent également en octobre, et nous prenons les inscriptions en septembre. A la fin de l’année, chacun des deux groupes jouera une pièce.

 

Cette année tu redeviens acteur…

Oui, je suis engagé dans « Liberté à Brème », avec un metteur en scène avec qui je travaille depuis vingt ans. Le spectacle sera créé au TNB de Rennes et fera une tournée des grands théâtres, dont le Gymnase à Marseille. C’est une pièce de Fassbinder, tirée d’un fait divers : la vie d’une femme qui a assassiné toute sa famille au début XXème. On pose la question de la place de la femme dans la société, de l’emprise des hommes sur les femmes. C’est une sorte de jeu de massacre. La vedette en est Valérie Dréville, une grande actrice de la trempe d’Isabelle Huppert, lauréate d’un Molière d’ailleurs. Au départ, je suis un ami de son premier mari, qu’elle tue. Puis, je deviens son mari, et elle me tue ! Je vais bientôt rentrer en répétitions pendant deux mois, et nous partirons en tournée en avril-mai. J’aurai à ce moment-là une résidence pour un autre spectacle, « Epopée », de Joanne Ibert, qui sera créé l’année. C’est une création originale pour le jeune public, qui durera quatre heures, et sera entrecoupée de différentes pauses, dont le goûter. Les textes sont en train d’être créés. Ce metteur en scène a récemment créé un spectacle en Avignon, qui a très bien marché : « Hen », avec une marionnette transgenre…

 

A tu une activité préférée ?

J’ai toujours eu du mal à choisir. Une activité nourrit l’autre. Aller jouer pour d’autres me fait me confronter à d’autres façons de travailler. Car sur une pièce, la méthode de travail s’invente avec le projet. Donc, j’aime être nourri par ailleurs. Quand on est acteur on est pris en charge, c’est confortable. Alors qu’en tant que metteur en scène, on doit tout superviser, c’est plus compliqué. J’ai aussi plus le trac quand je suis metteur en scène, car je suis responsable d’une équipe. Mais je ne choisirai pas entre l’un et l’autre. En dix ans, à La Garde, j’ai créé dix spectacles, en tant que metteur en scène, et en tant qu’acteur. J’ai beaucoup appris au contact d’autres acteurs. Etant acteur moi-même, j’ai toujours privilégié le contact avec l’acteur en tant que metteur en scène, j’aime les diriger.