Guillaume Cantillon, Métamorphosé pour Avignon
Théâtre Artéphile – Du 5 au 27 juillet – 21h
Guillaume Cantillon s’est emparé depuis 2017 des « Métamorphoses » d’Ovide pour nous en proposer une interprétation très personnelle : de la poésie pour s’évader, loin de l’agitation de notre société. Il y a quelques mois, il avait performé avec son équipe à Châteauvallon Scène Nationale. Le Cabinet de Curiositéd se métamorphose de nouveau pour prendre possession de la scène d’Artéphile pour le Festival OFF d’Avignon.
Qu’est-ce que ces « Métamorphoses » indiquent sur notre société actuelle ?
Je n’ai pas choisi ce texte pour le ramener à notre société actuelle mais à l’inverse pour revenir aux fondamentaux, à l’individu. Il parle essentiellement d’amour, parfois violent, passionné ou transgressif. Chaque histoire est singulière. Les êtres sont conduits par la passion et cette passion les conduit à se métamorphoser. J’ai commencé à travailler sur cette création en réaction aux dernières élections politiques. Nous sommes entrés dans une aire de la com’, du marketing et la politique, à mon humble avis, a besoin de retrouver du sens, du concret où l’on peut se reconnaître. Notre société est en mutation, comme ces personnages des « Métamorphoses ».
La mise en scène est plutôt contemporaine, un choix audacieux pour adapter une pièce d’Ovide ?
J’utilise les outils de notre génération, comme la projection vidéo ou la musique éléctronique. Le texte original est d’Ovide, mais je m’appuie sur l’ouvrage de Gilbert Lely qui l’a réécrit au XXe siècle. Il a rendu cette œuvre universelle, intemporelle. Ainsi, nous pouvons créer une scénographie dans l’univers de notre choix. Côté musique, je suis accompagné par Vincent Hours qui a été inspiré par la poésie de ce texte. J’ai aussi fait le choix de poser une scène sur la scène. C’est une passerelle lumineuse et étroite, où tout est concentré, cela lui donne un caractère sacré. J’ai également imaginé deux types de scénographies, une pour les salles, l’autre pour jouer en extérieur.
Vous allez jouer à Artéphile, pourquoi ce lieu et comment s’est passée la rencontre ?
Ce lieu a une vraie direction artistique et une programmation pointue, qui cherche toujours à faire sens. Cette année, leur thématique est autour du mot « Trans ». Il signifie passage, et peut s’ouvrir sur le sujet de la transformation. « Les Métamorphoses » collent donc parfaitement au thème. Je connaissais déjà le lieu et l’équipe avait déjà vu un de nos spectacles et connaissait déjà un peu le travail du Cabinet de Curiosités. C’est la troisième fois que je me joue au Festival Off. Je serai accompagné de Vincent et de deux techniciens pour le son, la lumière et la vidéo au plateau.
Comment avez-vous adapté la scénographie au lieu ?
Nous avons créé une version réduite pour nous adapter à la salle. Les éléments principaux de la scénographie : vidéo, musique et passerelle, sont présents. Notre idée de départ a toujours été de pouvoir adapter la pièce et sa scénographie en fonction du lieu où nous jouons ; c’est une contrainte qui devient une force dans notre fonctionnement.
Vous travaillerez sur de nouvelles « Métamorphoses » ?
Je n’ai plus l’impératif de créer une pièce par an pour le Théâtre du Rocher. Je vais me laisser du temps pour travailler sur une prochaine création. Ce sera une adaptation d’« Illusions », pièce de l’auteur russe Ivan Viripaev.
Léa Muller
Site Web officiel : http://lecabinetdecuriosites.fr/la-compagnie/lequipe/