Guillaume Cantillon: « métamorphoses ! »

Guillaume Cantillon est metteur en scène et comédien. Formé à l’Ecole Régionale d’Acteurs de Cannes, il travaille désormais pour la compagnie Le Cabinet de Curiosités basée à la Garde. A l’occasion du Festival Constellations, il présente la performance Métamorphoses !. Il nous parle de cette adaptation très contemporaine des Métamorphoses d’Ovide.

 

Est-ce que vous pouvez me parler de votre compagnie Le Cabinet de Curiosités et ce que vous présentez ?
Alors déjà, le nom de la compagnie fait référence aux cabinets de curiosités, créés dès la Renaissance, qui faisaient coexister des objets très hétéroclites. Le principe de la compagnie, c’est que l’on présente des objets théâtraux très divers. Quand on monte un spectacle, le suivant sera complètement différent. On tient aussi des ateliers hebdomadaires et des interventions en parallèle pour les options théâtre, dans les lycées environnants. Nous sommes très actifs dans la formation et la transmission, en plus de notre création de spectacle.

C’est dans cette idée du cabinet de curiosités que vous avez décidé d’adapter le classique des Métamorphoses d’Ovide en vous appuyant sur la traduction très personnelle et contemporaine de Gilbert Lely ?
Absolument. Gilbert Lely est un poète assez méconnu du XXème siècle. Il a traduit les Métamorphoses en les réécrivant à sa façon. Au départ, il a travaillé sur douze métamorphoses et il a fini par n’en garder que six parlant d’amour. Il explore cette thématique en faisant une lecture très contemporaine de l’original d’Ovide. Je n’ai même pas cherché à l’adapter. Je trouve que c’est très actuel. Etant très sensible à la politique, aux événements d’actualité dans le monde entier et à ce qu’il se passe autour de moi, je pense que le contrepoint ultime à tout ça, c’est l’amour. Pour moi, cela permet de rééquilibrer, de sauver, de libérer. Le spectacle est assez violent car le texte l’est, même si ça parle d’amour. Et à partir de ce thème, on peut parler du monde entier. On a même axé le spectacle plus sur la politique à travers la projection d’images.

Vous avez en effet choisi de projeter des images contemporaines du monde entier. Comment expliquez-vous ce parti-pris ?
Il s’agit de toute une séquence que l’on a décidé de projeter en introduction à notre performance. C’est comme un bilan de la société humaine avec les catastrophes, les guerres, la politique… L’idée, assez ambitieuse, était de raconter le monde en six minutes. J’avais du mal à m’imaginer présenter les Métamorphoses de but en blanc. Il fallait qu’il y ait une introduction pour rentrer dans cette thématique. On voulait ensuite déchirer le voile et passer à une chose beaucoup plus intemporelle : la question de l’amour.

Vous souhaitez créer un univers sonore important pour cette performance, avec le musicien Vincent Hours. La musique a-t-elle une place du même ordre dans vos autres créations ?
Oui, toujours. C’est la deuxième fois que je fais appel à un musicien qui joue sur le plateau. Je travaille aussi avec Fournier qui lui aussi est musicien et s’occupe des arrangements sonores. Il y a un vrai travail qui est fait et j’y attache une importance particulière. La musique a une part égale au jeu. Pour le cas des Métamorphoses, j’ai dit à Vincent qu’il ne fallait pas forcément mettre de la musique sur les textes mais plutôt créer un univers musical moderne et intemporel à la fois. Dans nos performances, même si la musique et le jeu sont très importants, je mets un point d’honneur à ce qu’ils ne fassent pas d’ombre au texte car j’ai un grand respect pour les auteurs. Tout est mis en place dans le but de sublimer le texte. Maya Trufaut

 

Il sera présent le 15 septembre à 21:00 à la Tour Royale pour son spectacle « Métamorphoses! ».

 

 

Retrouvez sa compagnie sur internet: lecabinetdescuriosités.

 

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