Halo Maud, En toute liberté.

20 juillet – Midi Festival – Hyères

 

Après un EP remarqué, Maud Nadal, vient de nous livrer, sous son alias Halo Maud, un album attendu : « Je suis une île ». Et quel album ! Oscillant sans cesse entre l’expérimentation, aussi bien dans le chant, le rythme, les guitares, les claviers, et une beauté aérienne des mélodies qui les rend classiques, elle réalise le tour de force de passer du français à l’anglais en gardant une qualité constante. Qui a dit qu’on ne savait pas faire de rock ? Nul doute que Frédéric Landini, qui nous avait confié avoir attendu pour la programmer, sera ravi de sa prestation à son Midi Festival !

 

Comment est née l’envie de vous lancer en solo ? 

 

J’ai commencé à écrire des chansons quand j’étais adolescente. J’écrivais déjà avant d’être musicienne dans Moodoïd ou dans Melody’s Echo Chamber. J’ai simplement mis beaucoup de temps à créer quelque chose qui me satisfasse. Ça n’arrive que maintenant.

 

Comment va se passer le concert du Midi Festival ?

 

Il y a un travail d’adaptation du disque pour le Live, un travail d’épure aussi. Nous sommes quatre sur scène. Le set est assez rock, plus que sur disque. Mais j’aime jouer avec les nuances, parfois c’est plus aérien parfois plus rock.

Votre père était pasteur, on retrouve ce thème sur la chanson Baptism, vous êtes influencée par le sacré ?

 

Oui et non. Oui, d’une façon inconsciente et profonde. Ça m’a nourri, j’ai grandi avec. Mais ce n’est pas de la matière dont je me sers vraiment. A part sur ce morceau qui parle de mon propre baptême, que j’ai réalisé assez tardivement, et qui était décevant car rien ne s’est transformé. 

 

Vous écrivez pour les autres également, Christophe notamment, en quoi est-ce un exercice différent ?

 

Je l’ai fait pour Christophe et pour Pyjama. Pour Pyjama, j’ai composé avec le musicien Axel Concato, mais je ne savais pas qui allait utiliser les morceaux. Dans le cas de Christophe, je savais qu’ils les chanteraient, s’ils lui plaisaient. Je me suis sentie plus libre que pour moi-même. Je n’avais pas à interpréter les mots que j’écrivais. Chanter en français n’est toujours pas évident pour moi, alors que Christophe a une façon folle de faire sonner les mots. Cela me laissait beaucoup de liberté.

 

Cet album est multiple, vous chantez en français, en anglais, c’est parfois très expérimental, à la manière d’une Bjork, parfois légèrement plus « classique », dans les instruments utilisés également, cela correspond à votre personnalité ?

 

Oui, ça correspond à ma personnalité et à mes influences assez diverses. J’avais envie de me laisser beaucoup de liberté, de ne pas respecter de format préconçu, ni dans durée ni dans les structures. Je voulais expérimenter, parfois rajouter des sons, des guitares noise, laisser les choses venir telles quelles venaient et ensuite, si besoin, faire le tri dans tout ça.

 

Justement, quelles sont ces influences ?

 

Alors il y a les influences évidentes, ce que j’ai écouté depuis toujours, Blonde Redhead, PJ Harvey par exemple. Egalement Bjork : elle fait de l’art avec tout, elle expérimente, elle se renouvelle, dans sa musique, ses vidéos. Elle est toujours à la recherche et tout le temps à sa place. Niveau français, j’ai eu un petit déclic en écoutant Dominique A (cf Cité des Arts n°8 ndlr), avec des textes sans mots alambiqués mais très percutants, cela m’a beaucoup influencé.

 

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