Hélène Audibert, faire rentrer le soleil dans le centre-ville.

Adjointe au maire de Toulon déléguée à la rénovation urbaine, à la stratégie centre-ville, à l’habitat et au logement, Hélène Audibert porte les projets de rénovation du centre-ville toulonnais depuis 2003. Au coeur de la stratégie de création de la Rue des Arts, elle nous parle des projets de développement du centre-ville.

Pouvez-vous nous parler de la vision de la municipalité sur le Centre Ancien ?

Hubert Falco a été élu en 2001 avec un programme pour le centre ancien. Son leitmotiv était : « faire rentrer le soleil dans le centre-ville», au propre comme au figuré. Il souhaitait redonner à Toulon sa place comme ville phare du département. Ses priorités en terme de réhabilitation étaient le centre-ville et Mon Paradis.
La réhabilitation du centre ancien passait notamment par le fait de rendre les logements salubres.
En 2003, Hubert Falco me confie la tâche. Nous avons donc commencé à acquérir les bâtiments, et avec l’aide de l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine à rénover les locaux et à agrandir les cours intérieures pour faire entrer la lumière.
Une étude sur le centre-ville désigne la rue Pierre Sémard comme prioritaire car faisant le lien entre la Place d’Armes et la Rue d’Alger. La Société d’Economie Mixte VAD est créée et commence à acheter et à préempter les habitations de la rue, sans expropriation. Nous faisons alors un appel à projet pour étudier les différentes propositions de devenir pour la rue.
Celle de Jacques Mikaélian de créer un lieu consacré à l’art et à l’art de vivre est retenue. CARIM, sa société, VAD et la Caisse des Dépots et Consignations créent la SCI Equerre-Sémard Développement, ce qui garantit que la ville ait la main sur la destinée de la rue.

Le projet Rue des Arts est démarré. L’installation de Jean-François Ruiz, avec son expérience du SMAC Festival, qui a ouvert, dès novembre 2016, la Galerie Lisa a été un moteur dans l’ouverture des boutiques.
Sur la Place de l’Equerre, l’ouverture de bars-restaurants avec des thématiques différentes permet d’attirer le public. Elle peut fonctionner comme scène à ciel ouvert, ce qui donne des idées à de nombreuses structures indépendantes. Le Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et d’Environnement va y fêter son anniversaire avec la projection d’un film de Jacques Tati en octobre; TANDEM va faire le concert d’ouverture de son festival Rade Side, et bien d’autres.
Par ailleurs, l’installation de boutiques comme Seagale montre aux commerçants qu’une société de vente sur Internet peut ouvrir à Toulon un point de vente physique avec succès.
Avec ce projet, nous avons prouvé au public que Toulon est en train de changer et que la ville peut proposer une offre différente de celle des centres commerciaux en périphérie. Je me rends compte avec plaisir que les toulonnais sont eux-mêmes très émus de voir que leur quartier s’améliore.

Quels sont les autres projets pour le centre-ville ?

Cette expérience pilote peut servir d’exemple et prouve qu’une ouverture simultanée de nombreuses boutiques peut attirer le public.
Nous venons de rénover la Place Monsenergue et déjà s’ouvre un établissement nouveau (La Cale Sèche ndlr). Un hôtel d’un grand hôtelier lyonnais, Jean-Luc Mathias, est en train d’être créé également sur cette place.
Les projets sont nombreux. Nous pouvons citer le projet de réhabilitation du quartier des Halles qui est sur le point d’aboutir. De même, le quartier Chalucet va devenir le Quartier de la Créativité et de la Connaissance avec une médiathèque, une Ecole Supérieure d’Art et de Design, la KEDGE Business School et la rénovation du jardin Alexandre 1er. De nouveaux logements viendront compléter le projet.
Nous voyons que la réhabilitation du centre ville attire des initiatives privées également, tel l’hôtel OKKO. Notre volonté, aujourd’hui est que l’ensemble des rues commerçantes de Toulon, puissent bénéficier de ce nouvel afflux de population.