HK – Des concerts aux allures de bal populaire.
Festival de Néoules. Du 20 au 22 juillet.
Chanteur, écrivain, poète, comédien… Cela fait maintenant quinze ans que Kaddour Hadadi, dit HK, nous embarque à chacune de ses créations dans un univers musical poétique et joyeux, combatif autant que fraternel. Il sera cette année sur la scène du Festival de Néoules.
Qu’est-ce qui t’a donné envie de devenir musicien ?
Les artistes que j’écoutais. Le virus, ça ne s’explique pas ! T’es gamin, la musique te frappe… Bob Marley disait d’ailleurs : « Quand la musique te frappe, tu ne ressens aucun mal ». Un jour, j’ai voulu en faire, mais je n’étais pas musicien, alors je me suis mis au stylo… J’ai commencé à écrire des textes et à chanter des chansons.
Tu parles d’engagement positif, artistique et creatif, peux-tu nous en dire plus ?
Nous avons tous des choses dans la vie qui nous révoltent. Quand je suis touché par un sujet, je vais essayer de trouver les mots, les formules, les mélodies pour l’exprimer en chanson. J’écris sur ce qui vibre en moi, mes rêves, mes idéaux, ce qui me dérange, ce dont je rêve pour nos gamins. Nous pouvons être nous-mêmes, à notre petite échelle, ce monde auquel on aspire.
Comment écris-tu une chanson ?
Je la laisse venir. C’est un voyage dans un monde parallèle, celui des idées, et parfois une te passe sous le nez, vient toquer à ta porte. C’est très instinctif. Je me balade dans la nature autour de chez moi, quasi-quotidiennement, et je me mets à fredonner…
Tu es chanteur, écrivain, comédien, poète, metteur en scène de théâtre musical, et même auteur de BD, c’est important pour toi cette diversité ?
Je me vois comme un raconteur d’histoires, et j’essaie de les raconter de façons différentes quand une opportunité se présente. Je rencontre un dessinateur et on fait une BD, un éditeur et on écrit un livre… Je me demande à chaque fois si je suis capable de raconter sous cette forme-là.
Comment expliques-tu le succès de « Danser Encore » ?
C’est sorti à un moment où l’on ressentait tous beaucoup de frustration : les confinements successifs, la culture non-essentielle… Et tout ça au pays de l’exception culturelle ! Je sais combien la musique a été essentielle pour moi. Je ne peux pas être d’accord. L’art et la culture ne sont pas un problème mais une solution. Il faut garder cette capacité à s’émerveiller, à voir le beau, à aller vers l’autre. Être vivant dans notre société, ce n’est pas manger et dormir. Ce qu’on veut c’est « danser encore », on est ces « oiseaux de passage ». Les gens nous ont dit : « ça nous a fait tellement de bien ». A ce moment-là, on a rempli notre rôle d’artistes citoyens. On n’avait aucun projet autour de cette chanson, on s’est filmé au téléphone, et tout de suite on a eu des millions de vue. On me demandait les accords, elle était chantée par des centaines de personnes, à Barcelone, à Madrid, à Milan, à Amsterdam, à Berlin… Ce sont des histoires magiques.
Tu parles de concert aux allures de bal populaire, peux-tu nous en dire plus, comment ça va se passer sur la scène de Néoules ?
Notre idée est vraiment d’être comme sur une place publique. Déjà, l’orchestration, avec trombone, saxophone, accordéon, guitare acoustique, qui jouent dans l’esprit de la musique de rue. C’est dansant, détendu, et des deux côtés de la scène : nous avons un public très mélangé en termes de classes d’âge et d’histoire, qui est heureux d’être là et qui nous ressemble. Nous jouons de la musique populaire et pratiquons les tarifs les moins chers possibles en salle, dont souvent la gratuité pour les enfants, car nous voulons que les gens viennent en famille. En festivals, nous maîtrisons moins mais nous essayons de faire passer le mot aux organisateurs.
Fabrice Lo Piccolo