Hot Chip, Un moment d’extase partagé
05.07 – Pointu Festival – Ile du Gaou – Six-Fours
Les cinq membres d’Hot Chip ont cette fois-ci fait appel à deux producteurs extérieurs pour leur nouvel opus. Il en résulte un album lumineux, au titre évocateur : «A bathful of ecstasy», où l’intention est magnifiée par les performances vocales de Joe Godard et d’Alexis Taylor, des sonorités à la fois innovantes et rassembleuses, et des arrangements subtils. Un grand merci à Vincent Lechat, programmateur du Pointu Festival qui nous permettra de les découvrir sur la scène du Gaou.
A propos de cet album vous faites souvent référence à l’énergie du Gospel, c’est pour le côté mystique ou dansant ?
Notre intention est toujours de faire danser le public. Cette fois, nous avons essayé de créer un disque qui forme un tout, des chansons qui vivent ensemble, mais avec de larges influences. Le public peut créer une connexion à travers le gospel, la house music, la spiritualité. Nous voulons créer une communion, donner de la joie.
Pour vous, c’est la mélodie avant tout ?
Techniquement, les textes existent souvent avant la musique. Puis nous créons la musique, et enfin la mélodie. Mais l’important c’est que tout arrive ensemble, au même endroit. Souvent ce qui est le plus excitant est le premier instrument que nous posons.
Vous faîtes référence plutôt au sentiment ou à la substance illicite dans votre titre ?
C’est une sorte d’expérience shamanique. Il s’agit simplement d’oublier ses ennuis, de chercher quelque chose de plus grand, une expérience partagée. Nous aimons les textes à double sens. « A bathful of estasy » c’est en même temps très explicite et ouvert à l’interprétation. Le public bouge au même rythme, partage une expérience. C’est difficile d’arriver à créer cela pour des musiciens. Avec cet album nous avons l’impression d’avoir délivré une œuvre qui a sa propre vie, dans laquelle on peut s’immerger.
Vous avez produit vos six premiers albums, et là avez fait appel à des producteurs extérieurs, dont le regretté Philippe Zdar…
Nous aurions pu continuer. Mais nous avons choisi de prendre des producteurs qui pourraient questionner notre œuvre. Chacun a amené une vision différente. Certains morceaux ont été produits par Rodaidh MacDonald (The XX, Adele, The Horrors…), qui est un analyste, avec une opinion précise. Il a questionné les textes et la musique, a rajouté de nouvelles technologies. Quant à Philippe Zdar, travailler avec lui était tout simplement une joie. Sa démarche était de créer un espace et une attitude de liberté, de nous faire tous travailler ensemble alors qu’avant nous travaillions plus séparément. Il voyait l’album comme un tout, trouvait des relations entre les chansons, et des moments où il fallait aérer, mettre de l’espace. En tant qu’homme, il amenait une énergie et une générosité qui étaient contagieuses. Tout ceux qui l’ont connu vous diront la même chose : sa compétence était de savoir travailler avec les gens. Il nous manquera cruellement.
Comment va se passer le concert ?
Nous adorons jouer dans les festivals. C’est une énergie différente, une spontanéité. Nous prenons toujours les conditions en considération : l’heure, l’endroit. Un festival est un endroit privilégié de rassemblement, et nous pensons que c’est important dans la vie. Nous adorons aussi voyager à travers l’Europe. Nous jouerons des morceaux du nouvel album, des anciens, et quelques reprises, dont Sabotage des Beastie Boys. Il y aura des moments de grande intensité, d’autres plus calmes, des moments d’inspiration, beaucoup d’émotions. Nous aurons quelques surprises, avec des morceaux d’autres artistes inclus dans nos morceaux.