Hugues Bertin et Xavier Taquet Recycl’Art : Fragments d’histoires, éclats d’émotions

HORS-SÉRIE Arts Plastiques

Hugues Bertin du 4 au 26 juillet – Xavier Taquet du 8 au 30 août

Deux artistes, deux univers singuliers à découvrir tout l’été à la Galerie Cravéro : en juillet, les œuvres oniriques de Hugues Bertin ; en août, les toiles urbaines et poétiques de Xavier Taquet. Tous deux offrent une seconde vie aux objets, entre détournement et émotion.

Comment définiriez-vous votre univers artistique en quelques mots ?
Hugues Bertin : C’est de la poésie mécanique, faite d’objets détournés, recomposés. Je transforme des objets anciens, industriels ou domestiques, en créatures imaginaires ou en sculptures surréalistes. J’aime que mes œuvres évoquent une histoire, un sourire, une énigme.
Xavier Taquet : Je dirais qu’il s’inscrit dans une inspiration très urbaine, influencée par le street art. Je détourne des matériaux qui ont déjà une histoire comme du bois usé, des tôles métalliques, des vieux tissus, etc… Pour leur offrir une seconde vie. J’aime redonner une voix à ces supports que l’on aurait pu jeter. La texture, l’usure, les marques du temps deviennent alors le point de départ de l’œuvre.

Qu’est-ce qui déclenche chez vous l’envie de créer une œuvre ?
Hugues Bertin : Un objet, un fragment, un détail. Parfois, une seule pièce suffit à faire naître une idée. Il n’y a pas de scénario préétabli. Je laisse les objets me parler. Le processus est très intuitif, presque ludique. Et puis, tout à coup, ça s’assemble, ça fonctionne, ça vit.
Xavier Taquet : L’inspiration peut venir du support lui-même : quand je croise une planche de bois blanchi, marquée, je ressens immédiatement le besoin de peindre dessus. D’autres fois, c’est une image ou une photographie, souvent trouvée en ligne, qui provoque quelque chose : un regard, une émotion, une force silencieuse. Ensuite, je cherche le support qui pourra le mieux accueillir cette émotion.

Comment avez-vous préparé votre exposition à la Galerie Cravero ?
Xavier Taquet : Je continue à créer presque chaque jour. L’exposition présentera des œuvres existantes, mais aussi des pièces nouvelles, récentes, parfois encore en cours de réalisation. Je ne crée pas « pour » la galerie mais je m’adapte à l’échéance, ce qui me pousse à produire davantage. C’est un moteur. Certaines œuvres sont aussi des commandes, d’autres naissent d’une impulsion plus libre.
Hugues Bertin : Je n’ai pas une production « programmée ». Je travaille en continu, en fonction des objets que je trouve, des envies, des surprises. Pour Cravero, je présenterai des pièces déjà créées, mais aussi des œuvres nouvelles, nées de mes dernières découvertes. C’est un peu une surprise pour moi aussi.

Une œuvre en particulier vous touche-t-elle davantage parmi celles que vous allez exposer ?
Hugues Bertin : C’est difficile à dire. Chaque pièce a son caractère, son histoire. Il y en a une que j’aime particulièrement, une sorte de chimère métallique, mi-oiseau, mi-machine, qui résume bien mon travail : à la fois brut, tendre et énigmatique. Mais je laisse au public le soin d’y projeter ce qu’il veut.
Xavier Taquet : Il y en avait une, un visage d’homme âgé, très expressif, que j’aimais beaucoup c’est elle qui a servi de couverture à mon portfolio, mais elle vient d’être vendue.

Si vous deviez résumer cette exposition par un mot ou une sensation ?
Xavier Taquet : Tout simplement par son nom : « Seconde Vie ».
Hugues Bertin : Je dirais : transformation. C’est le cœur de ma démarche. Transformer un objet abandonné en une créature poétique, donner une nouvelle vie à l’inutile, faire surgir du merveilleux là où on ne l’attend pas. Voilà, c’est un peu ça, mon moteur.
Julie Louis Delage

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