Ivan Dmitrieff & Philippe Berling, Voyage dans les régions de l’imaginaire humain

Le Promontoire du Songe – Du 12.12 au 14.12
Le Liberté Scène Nationale – Toulon

 

Ce texte naît de la visite que rend Victor Hugo en 1834 à son ami Arago pour regarder dans le nouveau télescope de l’Observatoire de Paris. Il prendra un coup de lune dont il ne se remettra pas. Dmitrieff, le poète, Berling, l’homme de théâtre, explorent à travers la prose d’Hugo les limites de l’imaginaire et de l’inconscient humain. A découvrir au Liberté Scène Nationale.

 

Le promontoire du songe est un texte assez peu connu d’Hugo, que vous vouliez jouer depuis longtemps, qu’est ce qui vous a attiré ?
Ivan : Sa liberté ! Son voyage profus et halluciné dans les régions de l’imaginaire humain. L’élan poétique, politique et spirituel de son verbe qui vient, avec force et générosité, secouer nos habitudes de sommeil et de pensée. La mise en scène de Philippe sert à merveille cette énergie jubilatoire du texte, où je plonge, chaque soir, avec joie.

C’est un texte à propos du rêve et de la création, le rêve est la base de la création artistique ?
Ivan : L’histoire du rêve (qu’explore Victor Hugo) c’est l’histoire de l’Humanité ! Elle trouve son écho dans tous les domaines de l’expérience humaine : la mythologie, la religion, la science, la technique, la politique, l’art… La création artistique est une mise en abyme du rêve où regarder notre réalité vivante. Elle témoigne de notre profonde aptitude à le faire apparaître dans la matière, pour le meilleur comme pour le pire…

Philippe : Pour moi, oui. Mes meilleures idées me viennent dans le demi sommeil qui précède le réveil le matin ou la nuit. Quand ma pensée vagabonde. Ou en répétitions: je me laisse aller à mes intuitions, mon instinct, je n’écarte rien de ce qui me passe par la tête et le corps. C’est parfois ce qui semble à la pensée consciente le moins intéressant, le plus «bête» qui est le plus fort. C’est ainsi que je me suis appris beaucoup de choses fondamentales sur moi, sur mon moi profond. Emmené par mes rêves, j’atteins ce vaste territoire enfoui, toujours plus vaste au fur et à mesure que je le découvre.

La mise en scène vous fait jouer avec une série d’objets insolites, c’est pour renforcer cette idée de rêve éveillé ?
Philippe : Oui, ce sont des objets qui ont une belle âme. Ils sont pleins de l’amour et du savoir-faire de ceux qui les ont fabriqués. La plupart viennent de spectacles antérieurs que j’ai faits. Ils sont aussi chargés des représentations qu’ils ont déjà joués, des théâtres où ils ont été, des publics qu’ils ont rencontrés. Les objets spécialement conçus pour « Le Promontoire du songe » ont été faits avec beaucoup de temps, de minutie et d’ingéniosité. Ils requièrent beaucoup de soin dans leurs réglages, leurs manipulations, leurs transports, à tous les sens du terme.

En marge des représentations vous développez plusieurs actions sociales…
Philippe : Nous proposons effectivement un certain nombre d’actions dites de sensibilisation ou culturelles liées au spectacle. Celles-ci peuvent se faire pendant les répétitions et ensuite avant, pendant et après les représentations. Elles visent essentiellement à sensibiliser et gagner de nouveaux publics. Soit des publics précis et ciblés : scolaires, personnes en difficulté, en réinsertion, habitants de quartiers défavorisés… Soit des publics empêchés : malades, retraités, prisonniers. Ces actions culturelles sont à construire avec les associations locales, les dispositifs et structures d’insertion, de sociabilisation existants… Le thème central est le rêve, le rêve sous toutes ses formes, aussi bien la projection de soi dans un futur idéal (« Je voudrais être top model, millionnaire, footballeur, président, Robinson Crusoé…») que le rêve que l’on a fait la nuit dernière et dont on se souvient avec plaisir ou terreur…

 

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