Jacques Weber – Seul en scène, éclat de vie.

Le 7 décembre
Au Théâtre Galli de Sanary

 

Jacques Weber reprendra sur la scène du Théâtre Galli de Sanary les plus beaux textes de la langue française. Il nous livre quelques pensées sur son métier d’acteur, le théâtre et autres réflexions plus personnelles. “Je viens seul, la voix brute et à mains nues, jouer à rire, à pleurer, à réfléchir avec des mots que je trouve beaux et qui ne me font pas peur“. Jacques Weber

 

Pouvez-vous donner quelques indices sur les sujets, les axes de réflexions que proposent les textes de ce spectacle ?
Je ne suis pas un expert ou un philosophe pour dire aux gens quoi ou comment penser, chacun doit trouver sa propre matière à réflexion, suivant son milieu, son histoire, sa vie et ses émotions. Mais l’émotion est nécessaire à la réflexion, je crois que la réflexion sans émotion, ce n’est franchement pas très intéressant.

Le choix des textes à dû être très difficile, il y a tant d’écrits merveilleux ?
Non, là aussi, il faut être simple. Il ya une vieille histoire qui dit : « Croyez-vous au coup de foudre? Non, pas du tout. Alors vous me permettrez de rester encore un peu. » Ça veut dire que lorsque j’ai le coup de foudre pour un texte, je me permets d’aller un peu plus loin, de le lire, le relire, connaître l’auteur et c’est ainsi que le choix se fait rapidement. Si l’on cherche de façon thématique, on a beaucoup plus de mal, si on se laisse porter par le désir et le hasard, généralement on arrive à construire quelque chose d’assez proche de soi-même et, si c’est proche de soi-même et sincère, c’est vrai et alors, on peut finir par produire du bon théâtre.

Quel texte vous émeut le plus quand vous le dites chaque soir ?
Ça dépend des soirs, mais bien sûr il y a parmi ces textes quelques pièces qui me tiennent particulièrement à cœur comme “Le coupeur d’eau“, de Marguerite Duras ou le poème de Rimbaud archi célèbre “On n’est pas sérieux quand on a 17 ans“.
Avez-vous encore parfois le trac ou une émotion similaire quand vous montez sur scène ?
Heureusement pour moi, si j’étais sûr de moi ce serait absolument effrayant. Pierre Brasseur, un de mes maîtres, avec qui j’ai joué ma première pièce, disait : « Tu verras, plus tu vieillis, plus tu as le trac ». Ce qui signifie que plus on maîtrise et prend conscience de la difficulté ne serait-ce que d’être bien, ce qui est déjà très difficile au théâtre, on a davantage le trac. Beaucoup de gens qui confondent la télévision et le théâtre devraient se rappeler un peu de ça.

Voudriez-vous ajouter quelque chose ?
Si je devais ajouter quelque chose, je dirais être simplement effaré que, devant la gravité de l’état du monde, aucune décision aussi radicale que pendant la crise du Covid ne soit prise. Pendant le Covid, des décisions extrêmement graves et sérieuses ont été prises car les gens avaient peur et sentaient réellement un danger de mort. Mais on dirait que peu se rendent compte qu’il y a encore danger de mort, de la même façon. Et, que l’on en soit encore là, à créer des évènements comme la Coupe du monde de football au Qatar et autres incongruités du même acabit, cela me met hors de moi.
Je trouve que les gouvernements quels qu’ils soient sont parfaitement irresponsables, on est dans l’irresponsabilité, dans un “réflexe de l’autruche“ absolument total. Je ne comprends pas que des mesures extrêmement drastiques et fortes ne soient pas prises par rapport à la gravité absolue du problème climatique, du problème économique et du problème social qui existe en ce moment, c’est aberrant. Je ne comprends pas cette volonté de s’aveugler et, comme disait Shakespeare : « Le monde appartient aux fous et aux aveugles. ».

Weena Truscelli

 

Regarder le clip : Jacques Weber – Eclats de vie 

Agenda Cité des Arts : JACQUES WEBER | ECLATS DE VIE – Théâtre Galli à 20h30

Réserver : Jacques Weber – Eclats de vie 

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