Janysett McPherson, L’inspiration n’est jamais là où on l’attend

30.11 – L’Hélice – Toulon

 

Pianiste jazz, chanteuse latino, passant de Lockwood à Voulzy, la cubaine aime flirter avec les genres. En tout cas virtuose et show woman hors-pair, elle enflammera sans nul doute l’Hélice en fin de mois, dans un concert programmé par l’association Mundozika.

 

Vous considérez-vous plutôt comme pianiste ou chanteuse ?
Je pense que c’est une harmonie : les deux vont ensemble, je ne suis pas une chanteuse qui s’accompagne au piano, ni le contraire. J’ai une passion pour les deux instruments, même si parfois, il m’arrive de prendre le micro uniquement. L’année dernière j’ai joué avec Didier Lockwood et André Ceccarelli. En première partie, j’étais en piano-voix, mais après pour leur concert j’étais uniquement à la voix. Mes études ont commencé par le piano classique, pendant des années. Le chant était là bien avant, mais de manière empirique, même si j’ai pris des cours de chant par la suite. Pour faire les deux en même temps, comme tout métier, il faut beaucoup de travail, arriver à acquérir l’indépendance. Il faut arriver psychologiquement à séparer ce que tu fais au piano et ce que tu chantes. Mais c’est tellement intégré dans mes cellules que pour moi, c’est comme boire un verre d’eau.

Comment s’est faite la rencontre avec la France et pourquoi ce choix de vivre ici ?
J’ai eu la chance de travailler avec M. Palacio, directeur artistique de la société des Bains de Mer à Monte-Carlo, dans un grand spectacle avec des artistes cubains. J’ai fait le choix de rester en France pour faire des rencontres musicales, ouvrir ma culture, aller à la rencontre d’autres manières d’interpréter. J’ai rencontré des artistes qui m’ont soutenue et m’ont permis d’arriver à ce projet que je défends aujourd’hui.

Comment va se passer le concert à l’Hélice ?
Le concert est un quartet, la formation avec laquelle je tourne le plus souvent en ce moment. A la batterie il y a Dominique Viccaro, mon complice de toujours, avec qui j’ai monté ce projet, il crée la plupart des arrangements et l’ambiance du concert. Nous avons Tony Sgro, à la basse, et Ivan Dridon, qui est un ami, aux percussions cubaines. C’est un mélange de mon répertoire des précédents albums et de nouveaux morceaux qui seront sur le prochain.

Comment composez-vous ?
Ce n’est jamais pareil, mais en général c’est l’idée mélodique qui vient en premier, et le texte un peu plus tard. Je travaille de plus en plus en étroite collaboration avec Dominique. L’idée vient de lui ou de moi, puis on avance ensemble. L’inspiration est comme une petite fille capricieuse, elle n’arrive jamais là où on l’attend.

Vous reprenez également des standards mais pas de jazz, plutôt de chanson française…
Je reprends “Belle ile en mer”, je trouve que c’est une matière première de bonne qualité qui me permet de rêver sur ce qui a été écrit par ces compositeurs français et d’y amener mes influences pop, jazz, latino. “Syracuse” est une ballade très mélancolique de Salvador. On garde ça dans la première partie, puis ça part dans un latin jazz plus énergique sur la deuxième partie. Je suis fière de pouvoir apporter mes influences sur ce répertoire français, mais aussi américain, avec “Lush life”, auquel nous avons donné un petit côté bohémien. Quand je sens une chanson qui me plait, j’essaie de lui apporter ma manière de voir la musique. Le 1er octobre, date du décès d’Aznavour, nous avons voulu lui rendre hommage en reprenant “La bohème” : on l’a amenée se balader dans les quartiers de la Havane.

 

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